2.4. Architecture et perception du réseau

La répartition des responsabilités au sein du réseau, les moyens infrastructurels et financiers qui y sont mobilisés, les poids respectifs des différents partenaires et leurs statuts, etc. montrent qu’il s’agit d’un réseau centralisé dans lequel la BnF assure le rôle de tête de réseau (voir schéma ci-après).

‘“ A l’heure actuelle, le réseau des pôles associés frappe par le déséquilibre qui existe entre la BnF et ses différents correspondants, déséquilibre qui condamne les échanges à ne pouvoir jouer que dans un seul sens, de Paris vers la province. ” 208

Commentaire du schéma : Les membres peuvent être des pôles unitaires subventionnés (PUS) ou label (PL). Certains de ces pôles unitaires peuvent participer dans d'autres réseaux souvent en tant que têtes de réseaux à l'image d'un CADIST (PUS2) ou d'un grand institut de recherche associé en tant que pôle label (PL2). L'autre catégorie des membres du réseau est représentée par les pôles composites qui fonctionnent eux-mêmes en tant que mini-réseaux maillés dans lesquels la bibliothèque d'affectation du correspondant du pôle auprès de la BnF joue le rôle de coordinateur (CRPC). Les membres du PC (MPC) entretiennent des relations directes entre eux, mais passent par le CRPC pour leurs relations avec la BnF. Dans certains cas, on trouve des PC dont les membres n'ont pas de rapport entre eux et dont chacun entretient des rapports directs avec la BnF, comme c'est le cas de PC1 dans le schéma.

Figure 15 : Architecture du réseau des pôles associés à la BnF.
Figure 15 : Architecture du réseau des pôles associés à la BnF.

La perception du réseau change en fonction de la position du membre en question au sein de la structure globale de ce réseau. De par sa position de tête de réseau, la BnF a une vue d’ensemble qui lui permet d’y voir un réel réseau, étant donné qu’elle tire l’ensemble des ficelles, centralise la gestion des conventions, des subventions et des échanges. Quant aux pôles associés, particulièrement les pôles unitaires, ils préfèrent parler de coopération bilatérale plutôt que de réseau. Ceci est du à cette architecture hiérarchique centralisée qui confère à la BnF la position de tête de réseau. Les pôles se trouvent dans une position de subordination à cette tête du réseau sans rapports directs entre-eux. Toutefois, certains pôles trouvent que cette architecture ne nuit pas à l’efficacité du réseau car elle est bien adaptée à ses objectifs.

‘“ L’architecture centralisée du réseau est adaptée à ses objectifs. ” [PUDS14] ’

Les perceptions du réseau chez les pôles subventionnés changent selon qu’ils sont pôles unitaires, pôles composites, CADIST donc eux-mêmes têtes de réseaux universitaires de partage documentaire, etc.

‘“ Pour comparer le réseau des pôles associés à celui des CADIST, ce dernier est un réseau en anneau. Chaque CADIST se définit par rapport à lui-même. Les Pôles associés constituent un réseau en étoile dans lequel il y a un monstre qui est la BnF. Chaque pôle associé se définit par rapport à la BnF. Dans le réseau des pôles associés, il y a un pilote dans l’avion. Pour les CADIST, le ministère donne des orientations générales, mais il ne joue pas le même rôle que celui de la BnF vis-à-vis des pôles associés. ” [PUDS9]’

Les pôles composites perçoivent le réseau surtout au niveau de leurs relations internes. La formule du pôle composite permet une dynamique interne entre les membres du pôle qui fonctionne ainsi en mini-réseau.

D’autres facteurs peuvent peser dans la perception du réseau, comme le domaine de coopération (partage des acquisitions, coopération bibliographique, etc.), la thématique du partage documentaire, l’environnement interne et externe, l’âge du pôle ainsi que ses traditions en matière de coopération, etc.

Notes
208.

- NACHBAR & RICHERT. – Op. Cit.