3. L’Infoculture

Mais la perception du réseau n’est pas liée seulement à son architecture et à la position de ses différents membres au sein de cette architecture. La perception du réseau est aussi fonction de certains éléments infoculturels, comme la nature des relations entretenues par les partenaires entre-eux, les représentations qu’ils se font du réseau et les objectifs qu’ils visent derrière la coopération.

L’âge du pôle n’agit pas dans le sens d’une corrélation positive avec la perception du réseau. En effet, un pôle associé assez jeune peut avoir une perception forte du réseau due à l’enthousiasme qui accompagne tout nouveau projet, à l’apport financier que l’on voit en perspective, ainsi qu’aux ambitions annoncées. Ce sont tous des éléments qui contribuent à la formation d’une représentation assez idéaliste du réseau et par conséquent à une perception souvent irréaliste du réseau. Une fois les textes signés, une longue attente du déblocage de la première tranche de la subvention s’amorce et un sentiment de déception, de solitude et de laissé pour compte, conforté surtout par le manque d’échanges d’informations sur les acquisitions, s’installe chez les acteurs du pôle. Ainsi, la perception du réseau par le pôle évolue d’une façon inversement proportionnelle à l’ancienneté de ce dernier dans le réseau. Néanmoins, certains pôles affirment qu’au fil du temps la réalité du réseau s’est confirmée et qu’ils perçoivent maintenant plus qu’au début l’existence d’un réel réseau de partage documentaire.

Les pôles associés label ne se sentent pas suffisamment impliqués dans un réseau. Ils ne sont sollicités ni pour rendre certains services ni pour des échanges ou des rencontres d’évaluation. Ceux-ci ont du mal à percevoir l’existence du réseau. Cela semble paradoxal dans la mesure où, leur association à la BnF n’étant pas soumise à des contraintes financières, ils devraient être les mieux placés pour s’épanouir dans cette coopération et percevoir le réseau. Cela dit, même s’ils se déclarent souvent déçus du niveau de la coopération par rapport à leurs attentes de départ, les pôles label développent un discours plus porté vers la coopération documentaire que les pôles associés subventionnés pour lesquels, le montant de la subvention et son exécution interviennent largement dans la perception qu’ils ont du réseau.