2. La bonification des effets constatés

Les effets du réseau ne pèsent pas du même poids dans une bibliothèque selon qu’ils sont générés par telle ou telle composante. Dans les réseaux inter-bibliothèques, les effets infoculturels semblent déterminants parce qu’ils sont imprévisibles et intangibles. Etant directement liés à la psychologie des hommes et à leurs comportements, ces effets, lorsqu’ils entrent en jeu, se révèlent souvent décisifs en atténuant ou en accentuant les effets induits par les deux autres composantes.

D’autre part, la vitesse avec laquelle évoluent les technologies de l’information (réseau Internet, numérisation, hyper-catalogues, bases et banques de données de tout genre, etc.) et les enjeux qui s’ensuivent en matières de normalisation et de standardisation (enjeux économiques et de pouvoir : anticipation, verrouillage, mise à niveau, coalitions, manipulations, etc.) font que l’infrastructure se place en deuxième position quant à l’importance des effets qu’elle induit.

Dans le milieu des bibliothèques, une fois qu’une culture réseau existe et qu’un niveau critique d’infrastructure est assuré, un réseau peut se mettre en place et fonctionner efficacement. Les accords formels et les choix organisationnels jouent un rôle de moindre importance par rapport aux deux premières composantes. Car, comme le signalent chercheurs et professionnels, la coopération est une tendance naturelle en bibliothèques. Elle n’a pas besoin de conventions et d’accords formels pour se mettre en place. Ces organisations ne sont pas très concurrentes entre-elles et ont intérêt à travailler ensemble. Ce n’est pas comme dans les organisations concurrentielles telles que les entreprises commerciales ou financières ou encore les organisations de services à but lucratif où le travail en réseau ne peut avoir lieu que sur la base de contrats bien précis et de procédures de contrôle bien rigoureuses.

La prise en compte de la différence des poids entre les composantes dans la génération des effets impose d’accorder un bonus supplémentaire à la valeur pondérale de l’aspect évalué en fonction de la composante qui en est responsable. C’est ainsi que les effets de l’infoculture seront crédités d’un double signe (+ +) ou (- -) selon qu’il s’agit d’un bilan positif ou négatif et que les effets infrastructurels seront bonifiés d’un signe (+) ou (-) selon qu’il s’agit également de solde positif ou négatif, et ce au niveau du solde net constaté pour chaque aspect évalué.