4.3. Les limites de la méthode de pondération

L’homogénéisation des effets par leur pondération, présente, elle aussi, des limites. Le classement d’un effet dans tel ou tel niveau de pondération reste, malgré tout, taché d’arbitraire et intuitif. Car on aura du mal à définir avec précision où s’arrête l’avantageux pour que commence le très avantageux. Si on considère, pour un indicateur quelconque, le chiffre 10 comme référence du très avantageux, jusqu’où serait rationnelle une graduation à quatre niveaux dans laquelle le segment de 0 à 2.5 correspondrait au très désavantageux, le segment 2.5 à 5 désignerait le niveau désavantageux, le segment 5 à 7.5 définirait le niveau avantageux et le segment 7.5 à 10 correspondrait au très avantageux ? Les frontières entre ces différents segments de qualification sont-elles si étanches que ne le laisse penser une telle segmentation ?

Beaucoup de disciplines scientifiques ont tenté d’apporter des réponses à cette question, à l’instar de la théorie mathématique de la logique floue, ou encore de l’importance du contexte préconisée par la pragmatique, etc. D’autres travaux relatifs à l’apprentissage ou aussi à la prise de décision ont conclu à la nécessaire réhabilitation du feeling, ou ce que d’autres appellent les connaissances déclaratives par opposition aux connaissances procédurales. Car, quoiqu’il en soit, la décision finale quant à adhérer ou ne pas adhérer au réseau reste dans une large partie une question d’intuition, de bon sens. Ce qui veut dire qu’elle comporte une bonne part de subjectivité.

‘“ Les données significatives sont liées au contexte et découlent de variables complexes et difficiles à mesurer. Le sens dépend de l’interprétation et la compréhension est un processus inductif. ” 226
Notes
226.

- GORMAN, Op. Cit.