1. Trois congrÉgations missionnaires

A. Les dominicains

L’histoire des dominicains du Caire est plus aisée à reconstituer, car un certain nombre de fonds d’archives nous ont été accessibles sans restriction 311 . Jusqu’en 1953, la maison du Caire est une filiale de la maison de Jérusalem, c’est pourquoi une grande partie des archives se trouve au couvent Saint-Étienne de Jérusalem 312 . À partir de ces documents et de l’article du père Régis Morelon 313 nous pouvons retracer l’histoire de la fondation de cette maison.

Tout commence en 1911 avec le père Lagrange (1855-1938) 314 . Sa biographie inédite du père Vincent met en évidence son intérêt pour l’égyptologie et ses démarches pour susciter des vocations chez ses élèves de l’École biblique de Jérusalem. Lagrange est informé du souhait manifesté par le baron Empain, fondateur d’Héliopolis, de le rencontrer pour l’entretenir de la fondation d’un établissement dominicain 315 . Lagrange se rend donc au Caire en mars 1911 et informe Mgr Duret, vicaire apostolique de la région de ses projets. Dans le projet du baron Empain, les dominicains auraient à assurer la desserte de l’église en construction et, parallèlement, il se chargerait de bâtir un couvent pour les religieux. D’après Vincent, Lagrange pensait que la province de France ne lui refuserait pas quelques pères pour ce service paroissial. Dans l’esprit de Lagrange il apparaît aussi possible de former un ou deux égyptologues affiliés à l’École biblique. Mgr Duret finit par consentir à fixer son siège épiscopal à Héliopolis. Le projet de Lagrange devient impossible d’autant plus qu’il n’obtient pas le soutien escompté de la province de France 316 . Il consiste en une installation dominicaine au Caire en liaison avec l’École biblique, orienté vers l’activité paroissiale et la recherche en égyptologie. Dans une lettre du 27 octobre 1937 de Vincent au R. P. de l’École biblique, l’auteur réaffirme ses idées et celles, écrit-il, de Lagrange au sujet de la maison du Caire 317  : « Cette fondation a eu pour origine les demandes insistantes et réitérées d’un centre dominicain voué aux diverses formes du ministère apostolique dans ce milieu alors très délaissé. Telle fut toujours la pensée du P. Lagrange, celle aussi du Conseil de Saint-Étienne, en fondant cette maison, de la destiner à un nombre restreint de religieux qui se voueraient au ministère des âmes par la prédication, les conférences, les retraites... Naturellement on envisagerait aussi dans ce petit groupe de religieux, quelques études techniques suivant les circonstances, les aptitudes et les possibilités du personnel groupé là. Enfin ce vicariat était appelé à fournir aux religieux de Jérusalem et aux hôtes de l’École un pied-à-terre quand ils viendraient en Égypte pour quelques études. Ceci est désormais réalisé [...] L’œuvre apostolique s’est d’ailleurs doublée d’une œuvre scientifique par le cercle d’études thomistes et la publication de revues [...] Il semble donc que ce caractère répond parfaitement aux besoins du milieu, au but envisagé dès l’origine [...] L’idée de créer au Caire je ne sais quel grand centre d’études musulmanes ou autres est un rêve aussi grandiose que dangereux, caressé depuis des années par le Père Jaussen. Le Conseil de Saint-Étienne n’a cessé de réagir vigoureusement contre cette utopie et contre les vastes projets de constructions nouvelles qui s’y attachent. [...] Je ne crois pas être présomptueux en ajoutant que cette manière de voir reflète aussi la pensée du vénéré P. Lagrange, avec qui je viens de m’entretenir à ce sujet, une fois de plus, avant de vous écrire. (sic) »

Centre apostolique pour les populations catholiques, pied à terre pour le couvent de Jérusalem et secondairement centre intellectuel, telle semble être la vocation que Lagrange souhaiterait donner à la maison du Caire. Les points communs avec le projet de Jaussen se seraient donc limités, à l’origine, à la seule volonté d’avoir un couvent dominicain au Caire.

Après ce premier échec de 1911, la question est relancée au lendemain de la première guerre mondiale. Les premiers documents du relevé du père Pérennès datent de 1920. Il est question d’un projet pour le Caire mais sa réalisation semble lointaine 318 . En 1922 319 , le Maître de l’ordre envisage la fondation d’un pied à terre au Caire pour les frères de Jérusalem et une série de prises de contact est établie notamment avec les Missions Africaines de Lyon et Mgr Girard (vicaire pour la zone du Canal ) 320 . Pour l’année 1923, le relevé n’indique qu’une lettre qui souligne la difficulté pour l’installation d’une maison au Caire 321 . Nous ne rencontrons d’autres références qu’à partir de l’année 1928, année où le projet est officiellement approuvé 322 . Dès l’été, Jaussen, chargé d’établir la fondation 323 , est en France et œuvre pour le projet du Caire 324 . Jaussen est un éminent orientaliste (arabe, hébreu, syriaque, langues sub-arabiques), professeur à l’École biblique de Jérusalem mais aussi un homme de terrain comme en témoignent ses travaux d’anthropologie sur les coutumes arabes et palestiniennes 325 . Il s’engage dans la fondation du Caire avec des idées bien différentes du projet initial de n’en faire qu’un pied à terre de Jérusalem. Au début de 1929, Jaussen reçoit l’autorisation d’acheter un terrain à ‘Abb…siyya 326 . maître Michel Sednaoui, avocat à la cour, se charge des tractations avec le gouvernement égyptien et obtient un accord pour un achat à moitié prix 327 . Le but de la fondation est explicitement d’ordre scientifique 328 .

La correspondance pour l’année 1931 fait état des divergences entre Jaussen et Saint-Étienne sur l’étendue des travaux. Les questions financières marquent les années 1932 et 1933. Les coûts des réalisations s’avèrent plus élevés que prévus et des subventions supplémentaires sont allouées à Jaussen 329 . Les conflits entre Jaussen et les entrepreneurs sont très vifs et conduisent ces derniers à en faire part au prieur de Jérusalem 330 . En février 1934, le père Carrière est au Caire 331 et en avril le foyer des étudiants est prêt 332 . Cependant, les tensions entre Jaussen et ses confrères l’amène au début de l’année 1937 à quitter le Caire pour Alexandrie 333 . Il garde le contact avec le Caire, se préoccupe toujours de constituer un fonds documentaire pour la bibliothèque du couvent du Caire et continue à exposer ses projets. à ses yeux la vocation scientifique de la fondation est centrale car elle est à l’origine de l’acceptation des autorités égyptiennes. elle est, selon lui, l’unique voie possible d’un maintien de l’ordre en Égypte à plus ou moins long terme ainsi que le moyen d’y exercer une influence durable 334 . C’est un véritable leitmotiv que l’on retrouve dans toute sa correspondance avec Rome 335 . La hantise d’être expulsés d’Égypte se justifie en partie par le traité de 1936 et la fin des capitulations qui est programmée. De plus, le climat des années 1930 en Égypte est favorable, nous l’avons vu, au repli communautaire et les poussées anti-missionnaires se multiplient. dans ce contexte difficile Jaussen envisage la présence dominicaine dans une clé scientifique que sa renommée ne peut que faciliter. Ces contacts avec la société intellectuelle du Caire se multiplient et il est même sollicité par Youssef Karam, alors professeur de philosophie à l’Université du Caire 336 , pour déposer sa candidature à la chaire de langue sémitique. À la même période, ¥…h… —usayn, recteur de l’Université du Caire, lui demande de participer au jury d’une soutenance de thèse sur les inscriptions sub-arabiques 337 .

L’insertion intellectuelle des dominicains est, depuis lors, l’un des fondements de leur présence en Égypte. Elle a pour origine la volonté de Jaussen qui s’est opposé aux pères Boulanger 338 et Carrière 339 , notamment à cause de leurs orientations en direction des populations catholiques et non de la recherche scientifique. Une autre source de différend l’oppose à Boulanger : ses activités journalistiques car il estime qu’elles peuvent remettre en cause la présence dominicaine au Caire. De 1936 et jusqu’en 1942, Boulanger est le véritable responsable de la revue Le Rayon d’Égypte 340 . Elle prend la suite d’une autre revue Le Rayon du Canal de Suez qui, dans les années 1930, est un bi-mensuel. Elle ne nous semble pas alors de tonalité religieuse. En revanche, quand cette revue devient l’hebdomadaire, sous la responsabilité de Boulanger, Le Rayon d’Égypte, elle se transforme en revue d’action catholique comme elle aime à le rappeler. Elle comporte alors plusieurs rubriques : les actualités internationales du monde catholique et chrétien, les activités des catholiques d’Égypte mais aussi les débats de la vie politique égyptienne 341 et des articles sur les questions musulmanes. Pendant la seconde guerre mondiale, la revue se range ostensiblement du côté des Alliés en dénonçant le nazisme et en donnant un grand écho à toutes les déclarations pontificales. Cet engagement aux côtés des gaullistes se retrouve chez Carrière. En 1943, il est choisi par le comité de la France combattante à l’unanimité comme représentant de l’Assemblée consultative d’Alger 342 . Boulanger et Mgr Hiral (évêque et vicaire apostolique du Canal de Suez) le soutiennent dans cette direction alors que Jaussen et le père Savignac lui déconseillent de s’engager dans la vie politique 343 . Si Jaussen est opposé à toute manifestation de type politique, il l’est aussi à toute velléité de prosélytisme et est rejoint en cela par Carrière. c’est là une des caractéristiques fondamentales des dominicains en Égypte et qui, d’après les sources que nous avons pu consulter, ne se dément chez aucun d’entre eux. Elle les conduit même à s’opposer, comme nous le verrons ultérieurement, à toute tentative externe les contraignant dans ce sens. Une lettre conservée aux archives de Santa-Sabina confirme cette orientation 344  : « Encouragé je crois par Mr Massigon, Mr Zundel viendrait travailler à la conversion des indigènes. Le P. Carrière très au courant de la situation actuelle en Égypte – situation très difficile étant donné la poussée locale – n’a pas jugé à propos de recevoir chez nous le visiteur en question malgré une certaine persistance faite le lendemain par Mr Massignon. J’ai approuvé le P. Carrière dans sa démarche de faire. » 345 Ni politique, ni prosélytisme, la mission des dominicains doit exclusivement être scientifique.

Toutefois, il faut attendre 1938 pour que la décision de constituer ce noyau scientifique soit concrétisée. Jaussen se fait de plus en plus pressant : « Il s’agit de savoir si, OUI ou NON (sic), l’Ordre se décidera cette année à nous envoyer les éléments essentiels pour commencer la réalisation du but principal pour lequel “cette filiale de Jérusalem” a été fondée. [...] c’est à dire préparer à l’Abbassia des religieux qui accomplissent un petit ministère : aumônerie aux retraites, étudieraient les trois points fondamentaux envisagés lors de la fondation : l’Égypte ancienne, l’Église copte avec la pensée des Alexandrins et la question islamo-arabe » 346 . Jaussen l’ignore peut-être, mais, depuis les années 1935-1938, Chenu (1895-1990), alors régent des études au Saulchoir, essaie de repérer des frères aptes à cette charge 347 . Les frères Georges Anawati, Serge de Beaurecueil et Jacques Jomier acceptent. Cette première étape se concrétise en 1938 lors du passage au Caire en juin de Chenu, puis lors de la tenue du Chapitre des dominicains à Rome pendant l’été et de la rencontre avec le cardinal Tisserant 348 , du chapitre provincial de Paris en octobre 1938 et de la charte de fondation 349 .

La seconde guerre mondiale interrompt momentanément le projet. Les jeunes frères finissent par rejoindre le Caire 350 . Dans la fondation trois figures se dégagent et méritent que l’o s’y arrête. Deux d’entre elles, Anawati et Jomier sont désormais indissociables du couvent du Caire et de ce qui devient l’ideo, alors que le troisième, de Beaurecueil connaît un itinéraire différent.

Serge de Laugier de Beaurecueil est né le 28.08.1917 et fait sa profession religieuse le 15.10.1936. ayant déjà étudié l’arabe au cours de ses études secondaires est orienté lui aussi par Chenu vers la fondation future de l’ideo du Caire. Il fait son service militaire en tant que « détaché militaire » au Liban, où il prend un premier contact avec l’Orient. Démobilisé, il rejoint le couvent du Saulchoir à Etiolles. Il est ordonné prêtre en 1943. À la libération, il est rappelé comme lieutenant à Compiègne, puis aumônier militaire en Allemagne. Une fois démobilisé, ne pouvant encore regagner l’Égypte, il exerce un premier ministère auprès de différents groupes de jeunes. Enfin, en 1946 il parvient à s’embarquer pour l’Égypte afin de rejoindre Anawati et Jomier déjà sur place. Il passe 17 ans au Caire. Orienté par Massignon vers la mystique musulmane, il s’intéresse surtout à al-An™…r€ al-Haraw€, publiant et analysant les œuvres de ce grand mystique. Des relations amicales avec des Afghans vivant au Caire lui permettront de réaliser un voyage d’études à Herat qui l’attachera définitivement à ce pays.

En 1961, il est invité officiellement par le gouvernement afghan à la célébration du 9ème centenaire (lunaire) de la mort d’al-An™…r€. C’est alors qu’on lui propose un poste d’enseignant de l’histoire du ™Žfisme à l’Université de Kaboul. Jusqu’en 1983 il enseigne, passant de l’université au lycée, et du secondaire au primaire, recueillant dans sa propre maison une dizaine d’enfants estropiés, malades, ou simplement isolés et malheureux. Il vit ainsi une vingtaine d’années, jusqu’à ce qu’il soit contraint de quitter ce pays 351 .

Jacques Jomier est né à Paris le 07.03.1914 et fait sa profession religieuse le 23.09.1939 352 . Il est ordonné prêtre le 16.07.1939. Mobilisé au début de la guerre, il participe la campagne de Scandinavie à Narvik. Il reviendra au couvent du Saulchoir de Kain (Belgique) où il terminera ses études religieuses. Ayant été orienté par Chenu – alors régent des études au couvent du Saulchoir – vers la fondation de l’Institut dominicain d’études orientales du Caire, avec Anawati et de Beaurecueil, il suit trois années de cours d’arabe à l’École des Langues orientales de Paris. Il arrive au Caire en 1945 et ne quitte cette ville définitivement qu’en 1985. Il soutient sa thèse de doctorat en 1953 sur le « Commentaire coranique du Man…r » qui fait l’objet d’une publication l’année suivante à Paris 353 .

Anawati (1905-1994) reste sans conteste la figure emblématique du couvent des dominicains du Caire pendant une cinquantaine d’années. Pour retracer sa biographie nous nous sommes entièrement reportée à l’ouvrage posthume qui lui a été consacré, Le Père Georges Chehata Anawati, dominicain (1905-1994). Parcours d’une vie, sous la direction de l’actuel directeur de l’ideo Régis Morelon 354 . Il est né en 1905 dans une famille syrienne grecque orthodoxe qui avait émigré en Égypte deux générations plus tôt et il se convertit au catholicisme à 16 ans 355 . En 1922 après une scolarité chez les Frères des Écoles chrétiennes il obtient son baccalauréat et part à l’Université Saint-Joseph d’où il revient en 1926 avec un diplôme de pharmacien 356 . Il complète sa formation par un séjour de deux ans à Lyon où il obtient le titre d’ingénieur chimiste 357 . Jusqu’en 1934, date de sa prise d’habit religieux, il dirige une pharmacie et un laboratoire de biologie 358 . Il commence des études de philosophie et de théologie et est ordonné prêtre en 1939 359 . À partir de novembre 1941 et pour trois ans il est en Algérie où il passe sa licence es lettres section arabe 360 . Durant cette période, il se rend plusieurs fois au Maroc et à Tunis à l’ibla, mais aussi passe trois mois à al-Abiod où il se lie avec Louis Gardet 361 . En 1944, il rejoint Le Caire où il vient d’être nommé attaché égyptien de l’Institut français d’archéologie orientale du Caire, suite à l’intervention de Carrière 362 .

L’une de ses premières préoccupations est de continuer les achats pour la bibliothèque, il est aidé par Jomier et de Beaurecueil 363 . Le groupe cherche à collabore avec les intellectuels égyptiens mais est aussi à la recherche d’une reconnaissance internationale 364 . À son arrivée, il intègre comme le font Jomier et de Beaurecueil, les I¢w…n al-±af…’ 365 .

Les archives de Jérusalem sont silencieuses pour les questions qui nous intéressent directement. Pour l’année 1950, les éléments d’un rattachement à la Province de France se font de plus en plus explicites et aboutissent en 1952. À la création officielle de l’Institut dominicain des études orientales le 7 mars 1953, le père Anawati en devient le directeur jusqu’en 1984 et le président jusqu’à sa mort en janvier 1994.

Notes
311.

La présence des dominicains en terre d’islam remonte au XVIIIème siècle. La Mission apostolique de Mésopotamie et du Kurdistan (Mossoul, Mar Yacoub), créée en 1750 par les frères italiens, est transférée à la Province de France en 1859. Des maisons sont constituées, comme à Van pour les Arméniens, mais la première guerre mondiale détruit presque complètement toutes les maisons de la Mission (cf. Ordre des Prêcheurs. Province de France. Annuaire 1996, p. 23).

La maison du Caire est, à sa fondation, la première maison présente en terre d’islam depuis la fin de la guerre 1914-1918. C’est dans les années 1950 que la Province organise son apostolat dans les pays arabes. Une maison est érigée à Casablanca en 1951 qui s’agrège à la maison du Caire en 1952. La maison d’Alger fondée en 1931 voit une modification de son statut en 1963, année de la fondation de Beyrouth qui devient maison formelle en 1965 quand Bagdad est créée. Quant à la maison de Mossoul, elle est érigée en couvent en 1967 (cf. Ordre des Prêcheurs. Province de France. Annuaire 1996, p. 25).

312.

N’ayant pas pu nous rendre à Jérusalem au moment de la rédaction de ce chapitre nous n’avons pas pu avoir accès directement au fonds documentaire. Cependant le père de Tarragon nous a aimablement communiqué le relevé des archives fait par le père Pérennès en avril 1999. Nous avons sélectionné, à partir de cette liste, quelques documents que le père de Tarragon nous a aimablement fait parvenir.

313.

R. Morelon, « L’ideo du Caire et ses intuitions fondatrices sur la relation à l’islam », Mémoire dominicaine (à paraître en 2002).

314.

Une biographie du père Lagrange, rédigée par le père Vincent est disponible au couvent de Santa-Sabina, à Rome, à la côte AGOP XI 66601 sous forme de manuscrit et c’est à elle que nous nous référons.

315.

Ibid.

316.

R. MORELON, art. cit..

317.

AGOP XI 65600/4 1937.

318.

AJOP, lettre du 6.2.1920 du P. Louis (provincial de Paris) à ? : « selon le P. Général une fondation au Caire n’est pas aussi proche que le P. Jaussen le désirait ». AJOP, lettre du 22.9.1920 du P. Nasse à ? : « Mr Sirdous [vice-Président de l’École royale de droit, grande personnalité copte] a sur l’opportunité “d’ordre politique” de notre installation à bref délai des idées qu’il vous sera intéressant d’entendre ».

319.

toujours d’après le relevé.

320.

AJOP, lettre du 1.10.1922 du P. Dhorme prieur de Jérusalem au P. Chabert des Missions Africaines de Lyon. AJOP, lettre du 1.10.1922 du P. Dhorme à Mgr ?.

321.

AJOP, lettre du 20.7.1923 de Mr Sirdous au P. Dhorme.

322.

AJOP, lettre du 3.2.1928 du P. Savignac, prieur de Jérusalem à Mgr Girard confirmant le projet d’établissement et ses motifs. AJOP, lettre du 8.2.1928 : réponse positive de Mgr Girard. AJOP, lettre du 9.2.1928 : recommandation de Mgr Valerio Valeri délégué apostolique d’Égypte. AJOP, lettre du 6.3.1928 : autorisation de la S.C. de Propaganda Fide adressée au procurateur général de l’ordre.

323.

AGOP XI 65600/2 1933-1934, lettre du 6 mai 1934 du P. prieur de Saint-Étienne, le P. Carrière, au maître général de l’ordre.

324.

AJOP, lettre du 15.7.1928 du P. Savignac au provincial de Malte.

325.

« La mort du T.R.P. Jaussen », mideo 7 , 1962-1963, p. 405sq.

326.

AJOP, lettre du 8.4.1929 du P. Savignac au P. Jaussen.

327.

AGOP XI 65550 et 65600. AJOP, lettre du 1.7.1929 de Me Sednaoui au P. Jaussen, en date du 18.12.19230 : J.O. avec décret loi numéro 62 signé par le roi Fouad : cession à l’École biblique et archéologique française du terrain jusque là possession de l’État ; janvier 1931, signature de l’acte de vente.

328.

AGOP XI 65550 et 65600.

329.

AGOP XI 65600/1, lettre du 5.12.1932 du P. Carrière au Maître Général Gillet.

330.

AJOP, lettre du 19.1.1934.

331.

Il est nommé supérieur en février 1935, une fois la démission du P. Jaussen acceptée (AGOP XI 65600/3 1935).

332.

AGOP XI 65600/2, lettre du 6 mai du P. Carrière au Maître Général.

333.

AGOP XI 65600.

334.

AGOP XI 65600/4 1937, lettre du 30.10.1937 du P. Jaussen à Rome.

335.

AGOP XI 65600/5, 65600/6.

336.

AGOP XI 65600/6 1939-1940, lettre du 6 mai 1939 du P. Jaussen à Rome.

337.

Ibid.

338.

Marie-Dominique Boulanger (1885-1961) arrive au Caire en 1932. Il est le fondateur du « Cercle thomiste » (voir mideo 6, 1959-1961, p. 522-523).

339.

Pour Bertrand Carrière nous reproduisons in extenso la note 22, page 27, de l’ouvrage sur Anawati, op. cit. : « Le Père Bertrand Carrière, o.p. (1883-1957), de l’École Biblique de Jérusalem, avait rejoint le Caire an 1936 ; il fut à partir de juillet 1940, le responsable de la “France Libre”. Il se rendit à Alger en octobre 1943 après avoir été élu représentant des Français d’Égypte à cette “Assemblée Consultative”, dont il devint vice-président une fois qu’elle fut déplacée sur Paris en 1945. Il refusa de poursuivre au-delà une carrière politique et retourna au Caire, mais des raisons de santé l’obligèrent peu après à regagner la France (avril 1946). »

340.

Nous l’avons consulté pour les années où Boulanger y exerce une activité. Elle est actuellement disponible au couvent du Caire dans sa presque totalité pour les années 1938-1944.

À partir des documents transmis par le père de Tarragon nous pouvons reconstituer, dans ses grandes lignes, les relations entre les dominicains et la revue. En mai 1939, de manière officielle, Boulanger, avec l’autorisation de ses supérieurs et par délégations des pères des Missions Africaines de Lyon, est confirmé dans son rôle de rédacteur et d’administrateur de la revue « comme il en est de fait depuis deux ans et demi » (lettre du père Hubert Visiteur des Mission Africaine du 24 mai 1939 au père Perret prieur des dominicains du couvent de Jérusalem). Les attributions sont clairement définies, la Société des Missions Africaines de Lyon conserve la propriété de la revue et son représentant, le père Sciavi, est le censeur de la revue auquel Boulanger doit rendre compte de la gestion (lettre du père Hubert Visiteur des Mission Africaine du 24 mai 1939 au père Perret prieur des dominicains du couvent de Jérusalem). Dans une lettre du 25 mai 1939, le prieur de Jérusalem, le père Perret, rappelle que c’est à titre personnel et non comme représentant de l’ordre dominicain que Boulanger est autorisé à recevoir délégation de la part des missionnaires des Missions Africaines de Lyon. Cependant, la seconde guerre mondiale modifie les rapports entre le père Hubert et le père Boulanger (lettre du père Boulanger du 24.09.1942 au père Savignac, vicaire général des dominicains dans le Proche-Orient, déclaration du père Hubert du 24.09.1942 dénonçant le contrat légal relatif au journal, lettre du 25.09.1942 du père Hubert à ? qui expose la situation). La tension entre les deux hommes est évidente mais les raisons avancées ne sont pas les mêmes. En effet, pour Boulanger l’hostilité de Hubert est à mettre en relation avec des différents de nature politique : Boulanger se dit ouvertement pour la France libre et écrit que « Le P. Hubert est vichyste déclaré » (lettre du père Boulanger du 24.09.1942 au père Savignac, vicaire général des dominicains dans le Proche-Orient). Les motifs invoqués par Hubert sont différents : « Le Père Directeur n’a jamais voulu accepter aucune censure ecclésiastique ; il n’a pas, depuis plus de trois ans et demi que l’accord a été conclu, rendu une seule fois les comptes de son administration ; enfin, malgré des avertissements réitérés, il a donné à l’ancienne petite revue une orientation qui ne répond plus à son but primitif. » En octobre 1942, les relations entre les dominicains et les missionnaires des Missions Africaines de Lyon sont officiellement rompues en ce qui concerne la gestion de la revue (lettre du 5.10.1942, probablement du père Savignac – le document n’est pas signé).

341.

Jaussen est vigoureusement opposé à cette publication : « Je me permets de vous adresser une note sur le Rayon. Je sais que je parle contre un courant. [...] Il [Y. Karam] me disait que chaque apparition du Rayon est signalée au palais royal par le bureau de la presse. L’ami intime du roi est MaherPaša, ancien ministre avec lequel j’ai traité pour l’achat du terrain. C’est pour être critiqué par les Dominicains qu’il a vendu aux Dominicains un terrain à moitié prix ? ! ! [...] D’autant plus que le Rayon froisse même des chrétiens et d’autres étrangers [...] Nous avons une autre mission supérieure à remplir et c’est celle qui nous permettra de résister à la tempête qui se prépare [...] » (AGOP XI 65600/6, lettre du 6.2.1939 du P. Jaussen au T.R.P.).

342.

AGOP XI 65600/10.

343.

Ibid.

344.

AGOP XI 65600/6 1939-1940, lettre du P. Jaussen au T.R.P.

345.

Ultérieurement nous reviendrons sur la démarche de Louis Massignon par rapport aux musulmans. Si notre travail n’a pas pour ambition d’étudier les relations entre le grand orientaliste et les musulmans, notre approche de la question modifie quelque peu la vision traditionnelle sur ce sujet.

346.

AJOP, lettre du P. Jaussen du 15.5.1938 au Supérieur du Caire.

347.

R. MORELON, « Père Marie Dominique Chenu (1895-1990) o. p. », mideo 20, 1991, p. 521-527.

348.

Nous reviendrons plus longuement sur le rôle du cardinal Tisserant dans la politique romaine en terre d’islam, dont la fondation de la maison des dominicains du Caire n’est qu’un des aspects. Le cardinal suit de très près l’évolution de la maison. Lors de son séjour au Caire entre le 23 et le 31 mai 1939, qu’il effectue avant de se rendre à Beyrouth où il doit présider le Congrès Eucharistique, il rencontre les pères dominicains (Le Rayon d’Égypte du 28.5.1939).

349.

Ibid.

350.

Anawati arrive en 1944, Jomier en 1945 et de Beaurecueil en 1946.

351.

Les renseignement sur Serge de Beaurecueil nous ont été communiqués par le couvent du Caire.

Après un bref passage à Strasbourg et l’exercice de la charge de Prieur à Bruxelles pendant trois ans, le père vit actuellement dans son couvent parisien.

352.

Nous tenons ces renseignements biographiques du couvent des dominicains du Caire.

353.

Il passe quarante ans au Caire avant de se retirer au couvent des dominicains de Toulouse. Un livre d’hommage à l’occasion de ses 88 ans est actuellement en préparation.

354.

R. Morelon (éd.), Le Père Georges Chehata Anawati, dominicain (1905-1994). Parcours d’une vie, Le Caire, Arab Press Center, Institut dominicain d’études orientales, 1996 (ouvrage non-commercialisé).

355.

Ibid., p. 21.

356.

Ibid.

357.

Ibid.

358.

Ibid., p. 21-23.

359.

Ibid., p. 23.

360.

Ibid., p. 24.

361.

Ibid., p. 24sq.

362.

Ibid., p. 27.

363.

Ibid., p. 28.

364.

Ibid.

365.

Ibid., p. 31-34.