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À la différence des trois piliers de l’islam décrits plus haut, le pèlerinage ne constitue pas une des préoccupations de la littérature missionnaire. Dans la production qu’il nous a été donné de lire, nous ne le rencontrons que très peu mentionné. Nous n’avons trouvé qu’un seul article qui en traite dans son intégralité 765 . Il est l’œuvre de Pareja, l’islamologue jésuite, professeur à la Grégorienne et sollicité par de Bonneville pour la missio islamica.

Dans l’article du jésuite, le pèlerinage est présenté comme un rituel païen islamisé par MuŸammad. L’islamisation des rites s’est faite en cherchant des justifications religieuses comme pour la Ka’ba rattachée à Abraham. « L’admission au sein de l’Islam du pèlerinage et des rites qui s’y rattachent ne fut pas une concession de Mahomet prophète au Mahomet fils de la Mecque, mais une nécessité que les circonstances lui imposèrent. La ratification par Allah changea la signification de rites, qui furent le plus possible dépouillés des pratiques païennes et, de leur côté, les Mecquois acceptèrent les cérémonies que l’on conservait, sans demander d’explications. [...] Quelquefois les théologiens musulmans se préoccupèrent de savoir les raisons pour lesquelles Allah avait voulu être adoré dans des cérémonies aussi curieuses, et la réponse la plus habituelle fut qu’il s’agissait là d’un mystère. [...] mais, à elle seule, la question prouva que les musulmans les plus avisés voyaient clairement l’absence de relation entre l’Islam et les rites du pèlerinage. » 766 Le cœur de l’article est une description des différentes étapes du pèlerinage.

Notes
765.

P. Pareja, « Le pèlerinage de la Mecque », eti 4ème trimestre 1946, p. 235-250.

766.

Ibid., p. 249sq.