B. Femmes et enfants, un monde à part

Certes, notre démarche, en principe, exclu l’étude du discours missionnaire féminin. Mais, quand il s’agit d’étudier la femme musulmane, les religieuse sont les seules à pouvoir entrer en contact avec elles.

À l’exception des sœurs blanches, dans les fonds d’archives consultés nous n’avons pas trouvé d’autres productions féminines. Ces documents sont annexes à notre étude mais participent aussi du regard porté sur l’autre. Les missionnaires décrivent la femme comme l’esclave de l’homme. Ils en parlent pour critiquer la polygamie et le divorce, tares de l’instabilité familiale selon eux et de la volupté des musulmans. La situation religieuse de la femme musulmane est supposée faible mais les missionnaires de sexe masculin ne peuvent qu’avoir une approche lointaine faute d’être en contact direct et prolongé avec elles. Seules des religieuses peuvent fournir des renseignements précis qui constituent la base de réflexion des missionnaires.

Le discours sur la femme est indissociable de celui sur les enfants car dans le schéma d’organisation familiale, tel qu’il apparaît sous la plume des missionnaires, la femme joue pendant les premières années un rôle considérable.