a. Soliloquium

Le constat de la faiblesse numérique des missionnaires a été dressé quand nous avons précédemment traité de l’état des lieux de la présence des missions catholiques en terre d’islam. Sur cette faiblesse numérique 1123 se greffent des déplacements fréquents qui empêchent toute insertion durable dans le milieu. Le constat est récurrent : les missionnaires ne restent que peu de temps sur place 1124 . Les rotations sont importantes : « Tagmout Azouz a vu depuis 1919 défiler 21 missionnaires-prètres, parmi lesquels certains ont fait plusieurs passages. Aucune œuvre sérieuse n’est possible dans ces conditions. » 1125 À ces questions quantitatives s’ajoutent des problèmes de compétences qui se résument en trois points : l’ignorance de la langue, de l’islam et de la société indigène.

Pour la langue la situation est encore délicate au début des années 1930, du moins si on se réfère à des exemples ponctuels qui nous semblent révélateur de l’état général : dans une station de Kabylie en 1930 sur trente missionnaires, six maîtrisent le kabyle à la perfection ou de manière satisfaisante dont quatre qui n’exercent plus d’apostolat au dehors, les autres soit vingt-quatre personnes ignorent totalement la langue 1126 . en 1932 la situation n’a guère évoluée car sur trente-trois missionnaires, trois connaissent bien la langue, cinq la connaissent assez bien, neuf en ont une petite connaissance, sept très peu, neuf pas du tout 1127 . La situation est identique au Sahara puisque sur dix-sept missionnaires, six possèdent l’arabe, quatre le possèdent suffisamment pour traiter de choses courantes, quatre connaissent quelques mots et quatre autres ne savent rien 1128 . Or, pour la plupart, indique Mazé 1129 , ces pères sont au Sahara depuis plusieurs années. Ni l’arabe, ni le kabyle ne sont maîtrisés par les missionnaires. Quelle explication avancer quand on sait qu’ailleurs les pères blancs se sont distingués par leur capacité à apprendre les langues des populations qu’ils rencontraient ? Pourquoi alors qu’ils sont présents depuis la fin du XIXème siècle en terre d’islam n’ont-ils pas appris le kabyle et l’arabe ?

Il est certain que les instances dirigeantes des missionnaires d’Afrique n’ont pas mis en place les structures adéquates à l’enseignement des langues arabe et kabyle. Une étude du cursus des études des pères blancs permettrait d’apporter un éclairage sur la formation des missionnaires, notamment dans les matières linguistiques. Il semble, à lire les documents des archives, qu’à aucun moment l’enseignement des langues ne soit prévu et que les missionnaires doivent se former de manière empirique sur le terrain.

Pour faire face à cette situation, des pères blancs ont tenté de réagir car parmi eux certains sont conscients des lacunes de leurs confrères en matière linguistique. Pour tous il faut que la langue vernaculaire devienne une langue maternelle. l’objectif, des pères blancs comme des jésuites, n’est pas de connaître suffisamment la langue pour entrer en contact avec les populations, mais d’être aussi capable d’aborder tous les sujets de conversation quel que soit l’interlocuteur, de faire des sermons, d’écrire dans des revues... en d’autres termes de s’approprier la langue 1130 . Ils proposent donc des programme d’apprentissage. Il faut noter qu’il s’agit, à l’exception de l’ibla, d’initiatives individuelles. À aucun moment, avant la fin des années 1930, on ne trouve de directives imposées par la hiérarchie. le but est alors difficile à atteindre faute d’une organisation générale qui prenne tout en main.

Du côté des missionnaires d’Afrique, c’est Weinachter 1131 qui met en place en 1930 des cours de kabyle de trois semaines à un mois, durant l’été, à l’intention de jeunes missionnaires 1132 . deux ans plus tard, il dresse un constat : « 4 essais pour lancer les missionnaires dans l’étude de la langue n’ont donné que des résultats insuffisants » 1133 . En 1938 l’improvisation semble toujours la règle car il n’existe pas de maison spécialement destinée à assurer la formation des pères kabylisants. Mazé propose que la station de Ouarzen accueille de jeunes pères pendant trois ans au cours desquels ils feront plusieurs stages de formation 1134 . Le programme qu’il envisage couple apprentissage de la langue et initiation à l’islam à raison d’une heure par jour de kabyle et de deux conférences sur l’islam chaque quinzaine. Les deux premières années de la guerre interrompent ces initiatives et il faut attendre le 15 septembre 1940 pour voir les cours reprendre au poste de Ouaghzen sous la direction de Landru : c’est la naissance du Centre d’études berbères (ceb) 1135 .

Nous sommes loin du programme établi par Marchal pour l’ibla en 1933 1136 , même si nous ne savons pas dans quelle mesure il a été suivi : neuf heures d’arabe moderne, cinq heures d’arabe parlé, quatre heures de Qur’…n, une heure d’histoire musulmane, une heure de littérature arabe, une heure de grammaire, une heure de —ad€ミ, une heure de théodicée, une heure de christologie, une heure de développement écrit, cette programmation est hebdomadaire 1137 . À partir de 1938, un šay¢ vient trois heures par semaine donner des conférences en arabe 1138 .

ce programme ambitieux ne touche que peu de missionnaires car le nombre de pères qui passent par l’ibla avant la seconde guerre mondiale n’est pas très important. À partir des diaires de l’institut nous avons trouvé les chiffres suivant : en octobre 1928, trois pères étudient à l’ibla : Py qui entre en 2ème année, Demeerseman en 2ème année et Lepers en 1ère année ; en octobre 1929 ils sont deux étudiants ; le diaire du premier janvier 1932 fait état de deux étudiants en 1ère année et de deux étudiants en 2ème année ; en octobre 1932 ils sont sept dont un en 1ère année, trois en 2ème année et un en 3ème année ; leur nombre augmente en octobre 1938 car ils sont cinq en 1ère année et quatre en 3ème année 1139 .

Cette faiblesse des chiffres est renforcée par les départs de pères en cours d’année : « Nouvelle inattendue. Une lettre de la maison mère annonce au Père Lepers qu’il est nommé à Laghouat. [...] Le Père ne s’y attendait pas et espérait pouvoir commencer un peu sérieusement l’étude de l’arabe. Sa première année n’a été qu’une préparation nécessaire mais rudimentaire. Il devra partir après Noël. » 1140 . L’absence de concertation au niveau des instances dirigeantes constitue un des freins à la formation des missionnaires. Il semble curieux qu’à aucun moment des directives claires n’aient pas été données pour assurer la formation linguistique des jeunes missionnaires. Individuelles et non coordonnées, ces initiatives sont vouées à l’échec. Pourquoi la prise en charge n’a-t-elle pas été assurée de manière collective par la Société des Missionnaires d’Afrique ? Empirisme dans la méthode et manque de collaboration sont les caractéristiques de la formation pour la mission auprès des musulmans chez les pères blancs. Alors que la société a été fondée à cet effet, il semble que très tôt l’Afrique Noire a primé dans les préoccupations des dirigeants. cette orientation est-elle venue de la base ou du sommet ? 1141 L’apostolat en terre d’islam apparaît probablement ingrat à de jeunes missionnaires animés par un zèle apostolique qui s’avère impossible à mettre en pratique à une échelle comparable à celle de l’Afrique Noire.

Le déficit dans les connaissances se manifeste aussi en islamologie et des initiatives individuelles ont tenté d’y remédier, mais elles n’ont pas été relayées par la hiérarchie. De nombreux programmes de travail sont mis au point chez les jésuites comme chez les pères blancs. Ces derniers n’étant pas très structurés nous ne les présentons pas. Chez les jésuites des préoccupations intellectuelles concernant la formations des jeunes missionnaires existent dès la fin des années 1920. À leurs côtés se multiplient des plans d’études arabes et des plans pour des manuels d’islamologie 1142 . La multiplication de ces initiatives est à rechercher, selon nous, dans la volonté de réagir contre l’empirisme de la formation des arabisants et pour introduire une méthode scientifique dans l’apprentissage de l’arabe. des jésuites décident de se tourner vers l’Université et les écoles spécialisées 1143 . Par souci de clarté nous distinguons les projets de manuels des études à proprement parler.

Les projets de manuel qu’ils soient de Catrice ou de eti via Declercq 1144 , présentent des points commun quant à leur trame générale. Tous se proposent de s’intéresser à l’islam contemporain 1145 . Ils entendent présenter un état des lieux de la situation, souligner la diversité de l’islam et insister sur les nouveaux courants. Le second point de convergence entre les projets de manuel est l’importance qu’ils accordent aux relations entre christianisme, bien souvent occidental, et islam. Leur intérêt se concentre sur l’histoire mais aussi sur l’actualité de l’apostolat auprès des musulmans. Les aspects historiques des relations islamo-chrétiennes sont rappelées à travers l’évocation de grands noms du christianisme qui ont apporté leur contribution de Jean Damascène à Charles de Foucauld 1146 . Ces manuels ne sont pas des ouvrages scientifiques mais des livres de bonne vulgarisation qui visent à diffuser un savoir minimum nécessaire à une bonne compréhension des réalités musulmanes. À qui peuvent-ils être destinés ? Rien n’est indiqué à ce sujet mais tout un panel d’individus peut être concerné, du futur missionnaire au lecteur d’En Terre d’Islam. L’élaboration du manuel est partie du constat de l’absence de ce type de littérature intermédiaire.

Si l’allure générale de ces projets de manuels laisse penser à de la vulgarisation de bonne qualité, il en est autrement des plans d’études arabes. les deux programmes que nous avons trouvés, attestent d’un niveau scientifique élevé. Le plan de Ronzevalle préconise d’aborder les antiquités arabes, les origines musulmanes, le fiqh, la rhétorique, la prose ornée, la philosophie, la dogmatique et bien sûr le Qur’…n et le —ad€ミ. La bibliographie qu’il soumet est pour l’essentiel, à une seule exception celle d’Ibn ¼aldŽn, constituée par des auteurs antérieurs au XIIIème siècle. ce choix reflète la périodisation des orientalistes qui considèrent qu’après cet « âge d’or » la pensée musulmane entre dans une période de décadence dont seules quelques personnalités émergent. ce programme n’envisage à aucun moment l’étude de la mystique ou de la littérature ou encore de l’islam contemporain. Il est conforme aux programmes des universités musulmanes et reproduit l’organisation traditionnelle du savoir islamique. Les ouvrages indiqués ne sont pas traduits, ce qui suppose que ce programme est destiné à des personnes ayant une maîtrise parfaite de l’arabe. L’autre document qui expose un plan d’études, la lettre du 7 octobre 1934, donne des indications plus pragmatiques sur l’organisation des études puisqu’il se base sur les cours de la Sorbonne et de l’Ecole des Langues Orientales. La diversité des sujets est dans ce cas plus importante puisqu’il est prévu de la littérature, du dialecte, de la théologie qur’…nique, de la sociologie musulmane, de la mystique musulmane, de la philologie et de l’histoire. Les enseignements sont dispensés dans quatre lieux : la Sorbonne, l’Ecole des Langues Orientales, l’Ecole des Hautes Études et le Collège de France (où il est conseillé de suivre les cours de Massignon et de Marçais). Ce programme s’apparente à la grande tradition française de l’orientalisme qui allie langue et civilisation. il s’adresse à des jésuites destinés aux pays musulmans qui n’ont pas au sein de la Compagnie d’autres modalités pour se former. En fait, pour les jésuites de Fourvière (Province de Lyon) destinés aux missions du Proche-Orient, existe la possibilité de se former en islamologie grâce à la revue eti Lyon accueille au début des années 1930 la rédaction de la revue En Terre d’Islam 1147 . L’ambition de la revue est, entre autre, de « devenir pour les catholiques ce que le Moslem World (sic) est pour les protestants » 1148 . Dans un document non daté et non signé, « En Terre d’Islam Utilité pour le scolasticat » 1149 , l’auteur déplore de n’avoir pas disposé d’un séminaire spécialisé pour les missionnaires destinés au monde musulman. « Or, la Revue e.t.i . paraît un moyen particulièrement apte à remédier à ce déficit grave (Alors même que nos missionnaires n’auraient pas à s’occuper directement de la conversion des musulmans. Ils vivront en terre d’Islam, ils auront à causer avec des musulmans et peut-être surtout à réformer bien des préjugés “de race” autour d’eux. » 1150 . Il ne nourrit aucune illusion sur l’efficacité d’une telle solution étant donné le faible nombre d’heure que les intéressés vont consacrer à la revue.

Cette suggestion a dû être appliquée car une équipe de scolastiques assiste le directeur de la revue et se chargent de suivre les événements en terre d’islam, chacun étant chargé d’un pays particulier 1151 . Leur incombe aussi « de faire, sur un sujet d’Islam, (ordinairement théologie comparée ou exégèse coranique ), leur travail pratique de l’année, qui est publié dans la revue, s’il le mérite » 1152 . Le directeur de la revue est en outre chargé de la formation des futurs missionnaires en terre d’islam et leur dispense dans ce but des cours d’islamologie et assurent les travaux pratiques au scolasticat 1153 . La revue est intimement liée comme nous venons de le voir au scolasticat de Fourvière.

Contrairement à ce qui est généralement admis la fondation de la revue eti n’est pas à attribuer, si l’on se réfère à un document trouvé aux archives des Missionnaires d’Afrique 1154 et à un document trouvé chez les jésuites de Vanves 1155 , à l’abbé Jules Declercq. En effet, dans une note rédigée d’après les renseignements donnés par le père Etienne, résidant à Tizi Ouzou en 1946 et économe de Dra el-Mizan 1156 , c’est le père jean Delmer qui a eu l’idée de lancer ce périodique : « Il voulait communiquer à d’autres les idées (les siennes et les autres) relatives à l’apostolat en Afrique du Nord et spécialement en Kabylie. » 1157 Les deux premiers exemplaires s’intitulaient les Khouan de sidna Aïssa 1158 , le troisième et le quatrième Vers le règne du Christ en terre d’Islam 1159 et c’est à partir du cinquième numéro que la revue trouve son titre définitif d’En t erre d’Islam. Delmer avait la direction et la responsabilité de la revue 1160 . Il était assisté par des rédacteurs dont Marchal, Justrobe et Etienne 1161 . Mais, « le périodique fut aussitôt critiqué. Le P. delmer se découragea, certains abonnés lui renvoyant les numéros avec des expressions assez peu polies. Il demanda la mission de l’Equateur. La revue fut alors reprise par l’abbé Declercq et sous son nom, il s’intitula directeur fondateur, dirigée par les jésuites de Lyon. » 1162 Il faut attendre 1928 pour que les jésuites de Fourvière prennent en charge la revue et 1933 pour que le transfert se fasse à Lyon 1163 .

Dès 1928 les jésuites sollicitent des collaborateurs et des membres pour constituer le comité de rédaction 1164 . Focà accepte 1165 tout en émettant quelques réserves : « Il y a sûrement de l’imprudence et du danger à livrer au public français peut-être peu sympathique et surtout à des musulmans nos plans, nos industries, nos espoirs ou on devrait se résigner à rester dans le vague » 1166 . ni les pères Marchal 1167 , Giacobetti 1168 , Sallam 1169 , et Demeerseman 1170 n’acceptent de collaborer faute de temps 1171 . Ces prise de positions n’empêchent pas des pères blancs d’écrire dans la revue notamment Marchal et Focà. De même qu’un jésuite comme Lammens refuse d’écrire dans la revue car il écrit avoir beaucoup de travail 1172 .

À partir d’octobre 1933 la revue passe entièrement à Fourvière suite à la rencontre à Alger entre Declercq et de Bonneville alors provincial de Lyon 1173 . Ce dernier confie la direction à Janot, professeur de dogme au scolasticat de Fourvière 1174 . La revue est d’abord imprimée à Paris par la maison Dillen, puis à Lyon en 1935 chez Besacier 1175 .

Le passage de la revue des pères blancs aux jésuites a eu des incidences sur la ligne éditoriale. Il n’est plus seulement question de l’Afrique du Nord. Cette installation en France donne une nouvelle orientation à la revue. D’un bulletin de liaison entre missionnaires préoccupés par le prosélytisme, elle devient un organe d’études et d’informations sur l’islam et les pays musulmans.

Elle subit deux modifications successives : en 1934 la deuxième série voit le jour et comporte des articles de fonds (études sur des points de culture, de religion, d’histoire, d’ethnographie, etc.) et des chroniques sur les pays musulmans, la revue est alors bimestrielle ; en 1938 la troisième série débute avec une parution trimestrielle et des chroniques mensuelles publiées à part. Dès 1934, la revue est patronnée par des personnalités issue de tous les milieux : civil, militaire et ecclésiastique 1176 .

Pour mener à bien son travail la revue s’est dotée d’un fichier, d’une bibliothèque et d’un archivum 1177 . les frais de la revue incombe à la province de Lyon. Son directeur assure toutes les charges d’un responsable de revue et s’occupe, comme nous l’avons déjà écrit, des scolastiques destinés à la terre d’islam qui participent à l’élaboration de la revue 1178 . Mais « Le principal inconvénient de cette organisation, c’est que les scolastiques chargés d’une chronique doivent, au bout de 2 ou 3 ans, c’est-à-dire quand ils sont bien au fait de leur pays, quitter la maison ou la revue. On retombe alors à zéro ou à peu près, et il faut que leur remplaçant se forme lui-même, pour quitter encore [...] on n’a donc jamais de vrais spécialistes des terres d’Islam. Et donc aucun travail de valeur » 1179 .

malgré cette analyse critique, eti reste la seule revue catholique à se consacrer au monde musulman et elle connaît un certain rayonnement. Tirée à 140 exemplaires dans la période où Delmer la dirige, elle passe à 2000 exemplaires imprimés en novembre 1927 1180 . Elle connaît une nette progression dans les années qui suivent : 123 abonnés en 1934, 434 en 1935, 520 en 1936, 580 en 1937, 520 en 1938, 327 en 1940, 402 en 1941, 773 en 1942, 435 en 1943, 276 en 1944 1181 . À la veille de la guerre la revue est répandue dans trente-trois pays et sur tous les continents 1182 .

Pour l’année 1940 nous disposons de statistiques sur les catégories d’abonnés 1183 . Sur un total de 500 abonnés : quatre-vingt onze sont liés à la Compagnie, trente-deux maisons ou collèges, trente-trois missionnaires et vingt-six jésuites isolés ; quatre-vingt douze sont issus des milieux militaires et les professions libérales sont 108 ; pour le reste la distribution est peu significative 1184 . On peut remarquer que la revue semble peu connue dans la Compagnie mais qu’elle rencontre un vrai succès dans les milieux militaires coloniaux, héritiers, pour certains, de l’état d’esprit des bureaux arabes ou de Lyautey.

Le nombre d’abonnés est peu élevé en 1948, 450, quand intervient la suspension 1185 . L’initiative est approuvée par Janot qui ne voit aucune objection personnelle à la suspendre étant donné « le peu d’intérêt que la revue suscite, le peu d’abonnés qu’elle comporte (450 payés au 6 mai 1948) et les grosses dépenses qu’elle engage (400000 francs environ pour 1948) » 1186 . Il émet toutefois, deux objections principales, la première est qu’ eti est la seule revue catholique traitant de l’ensemble des questions musulmanes et qu’elle peut être, pour cela, utilisée dans un projet d’ensemble d’apostolat islamique 1187 . Cependant la fin des années 1940 n’est guère propice à la réactivation de l’apostolat auprès des musulmans. Une nouvelle ère s’ouvre dans laquelle une revue missionnaire, même si elle se défend de l’être, du type d’ eti , n’a plus de rôle à jouer.

Mais dans les faits, la formation des jésuites destinés au Proche-Orient n’incombe pas exclusivement au directeur de la revue, une structure encadre le groupe.

La Province de Lyon, érigée de nouveau en 1836, est chargée des jésuites présents en Algérie, Égypte et Syrie-Liban,. il faut attendre 1931 pour que soit fondée par de Bonneville, provincial, l’académie d’islamologie de Fourvière 1188 . Le père de Lanversin, professeur de dogme au scolasticat, est nommé par de Bonneville comme modérateur 1189 . « Le but de l’Académie est d’aider les scolastiques destinés à la mission de Syrie à étudier les problèmes de théologie ou de morale que posent l’étude de l’islam, les contacts entre chrétiens et musulmans, l’évolution religieuse, intellectuelle et sociale du monde musulman surtout oriental » 1190 . Quelques-uns des thèmes abordés sont présentés dans ce document. Ils concernent les erreurs de l’islam au niveau théologique, en liaison avec le christianisme, et la législation relative au mariage. Nous y retrouvons deux des questions majeures abordées par le discours missionnaire sur l’islam. L’objectif est donc de préparer les futurs missionnaires à faire face aux objections traditionnelles adressées au christianisme et de donner aux religieux des arguments offensifs avec le thème du mariage, dont les corollaires sont le statut de la femme et de la famille. Sur des préoccupations classiques d’apologétique se greffe une nouvelle manière d’aborder l’islam par une entrée sociale et non plus exclusivement de controverse théologique. L’argument de la supériorité de la civilisation fondée sur la vraie religion passe aussi de la missiologie à l’islamologie.

L’attachement de la province de Lyon à l’apostolat auprès des musulmans est rappelé dans un document de cinq pages « L’Islam et la Province de Lyon » 1191 . Le rédacteur du document insiste sur le lien qui existe, dès saint Ignace, entre la compagnie et l’évangélisation des musulmans. Les méthodes d’apostolat sont exposées et il apparaît que l’orientation vers l’élite est une constante comme en témoignent les exemples choisis dans le monde égyptien. Le document insiste toutefois sur le caractère non prosélyte de cette politique. Cependant la conversion des musulmans est souhaitée et se manifeste par le recours une fois par mois à la prière. Les jésuites participent donc de cette nouvelle spiritualité tournée vers la conversion des musulmans 1192 .

Lyon est dans les années 1930 un des centres de l’initiative missionnaire vers le monde musulman. Les islamisants de Fourvière sont l’un des fers de lance du renouveau de la perception de l’islam. Cela ne se fait pas sans tension, tant au sein de la compagnie qu’à l’extérieur 1193 .

Le problème de la formation, s’il est fondamental, se trouve en partie relié au problème du temps. En effet, les missionnaires n’ont pas beaucoup de temps à consacrer à leur formation, et à l’apostolat auprès des musulmans. Dans tous les documents ils apparaissent accaparés par plusieurs tâches : les œuvres pour les musulmans, celles pour les chrétiens orientaux et pour les Européens, suivant les lieux. Les explications ont été développées plus haut pour les deux premiers groupes. Pour les Européens, la rareté du clergé séculier explique la réorientation des congrégations vers le service paroissial. Au Proche-Orient les prêtres séculiers semblent inexistants, et en Algérie ils sont en diminution notamment à cause de l’application de la loi de séparation. La division historique instaurée par Lavigerie, entre clergé séculier pour les colons et pères blancs pour les populations musulmanes, est difficile à maintenir. Dans les faits, notamment dans les campagnes, les pères blancs assurent les fonctions sacerdotales auprès des Européens.

Une lettre résume parfaitement la situation : « Le P. jérémie fait la cuisine et s’occupe activement du jardin et de la basse-cour. Le P. Haugomat vieux missionnaire du Rwanda ne peut rien faire pour la mission arabe. Moi même étant chargé de la paroisse de Djelfa je suis obligé de m’en occuper sérieusement [...] comment pourrais-je avec cela m’occuper utilement de la mission arabe ? [...] étant curé il est de mon devoir de m’occuper d’abord des chrétiens [...] (460) [...] Et puis il nous faudrait des pères sachant très bien l’arabe [...] J’aurais voulu aller à Tunis. Le R.P. Marchal m’a répondu plusieurs fois que maintenant j’étais trop vieux [...] Le peu d’arabe que je sais je l’ai appris avec les enfants d’el-Goleia [...] » 1194 .

Tous les obstacles à la conversion se retrouvent dans ces quelques lignes : le manque de personnel qualifié tant au niveau de la langue que des connaissances sur le milieu dans lequel ils vivent, la présence de vieux missionnaires venus finir leur vie sous des latitudes moins rudes, ce qui engendre aussi un déficit de missionnaires pour la station car ils ne peuvent pourvoir aux tâches matérielles et ainsi en décharger les autres, des activités annexes qui les détournent de leur mission.

À ces conditions inhérentes au statut missionnaire se greffent des éléments extérieurs qui constituent aussi des obstacles à l’œuvre missionnaire.

Notes
1123.

AJV, RPO 114, réponse du P. Klein au questionnaire d’Henri Charles de 1929.

1124.

AGMAfr., Dos. 183 1 a, P. Weinachter 1930.

1125.

AGMAfr., Dos. 183 2 f, lettre de Weinachter au P. Constantin du 22 juin 1927.

1126.

AGMAfr., Dos. 183 1 a, P. Weinachter 1930.

1127.

AGMAfr., Dos. 183 I a , Weinachter lettre du 25 septembre 1932.

1128.

AGMAfr., Dos. 189 1 e, P. Mazé, probablement dans les années 1930 car il n’y a pas de date.

1129.

Joseph Mazé (1883-1959) fait son noviciat à Maison Carrée de 1903 à 1904, puis poursuit ses études ecclésiastiques à Carthage où il prononce son serment en 1907 et est ordonné prêtre en 1908 (p. 47). En compagnie de Joseph Birraux, il est désigné pour continuer ses études à Rome et obtient le doctorat en droit canon (p. 47). En 1910, il est nommé au Nyassaland (p. 47). Dans les années qui suivent il ne revient pas en Afrique du Nord. Il faut attendre 1936 pour qu’il exerce une œuvre apostolique auprès des musulmans, jusque là il n’est pas un homme de terrain (p. 49 sq). Cette année est celle de son installation à Bou Noh : « Sa connaissance de la mission musulmane n’était peut-être pas au point et il n’en était pas un spécialiste, mais il l’aimait beaucoup. c’est en bonne partie grâce à lui, qu’eut lieu la réunion des supérieurs en 1937 dénommée par certains : le “Concile de Bou Noh”. L’initiative de cette réunion – qui eu une grande répercussion – vint de Mgr Birraux, supérieur général, et du R.P. Miliniault, supérieur de Kabylie. C’est le Père mazé qui en établit le questionnaire-programme. Il y assista et contribua grandement à son succès, surtout en ce qui concerne la préparation de missionnaires qualifiés pour cet apostolat. Dans la suite il se mit avec les autres confrères du poste à l’étude du kabyle [...] » (p. 50). On lui doit des résumés d’ouvrages majeurs sur l’islam qui ont été polycopiés et diffusés (p. 50). Il a entrepris aussi des recherches sur Lavigerie et sur Livinhac (p. 50 sq.). Son activité intellectuelle s’est manifestée à travers de nombreux ouvrages, articles et conférences, mais son souci majeur reste la préparation intellectuelle des missionnaires. Cette biographie a été établie à partir des Notices nécrologiques XII 1957-60, p. 46-54.

1130.

AJV, RPO 114 dans toutes les réponses ainsi que dans les prises de position de nombreux pères blancs.

1131.

Cf. Notices nécrologiques V 1932-1937, p. 229-234. Louis Weinachter (1883-1934) prend en 1905 l’habit et passe trois ans au scolasticat de Carthage où en 1909 le sacerdoce lui est conféré (p. 229). Il enseigne l’arabe durant 18 mois au noviciat Sainte-Marie (p. 229). En 1913, il est affecté à la mission de Kabylie (p. 229). En 1919, il est nommé directeur du poste de Mengallet, il en devient supérieur de 1924 à 1926, année où le Chapitre le nomme supérieur régional « mais selon les indications du Chapitre, ces attributions étaient désormais celles d’un chef de mission, gouvernant à la manière d’un Préfet apostolique, dans la mesure où la situation le permettait. En effet, les stations d’Algérie se trouvant dans les diocèses d’Alger et de Constantine et faisant partie de ces diocèses, ne peuvent avoir d’autres chef ecclésiastiques que les Ordinaires. » (p. 231). Ses idées sur l’apostolat et son action pour la formation des missionnaires sont analysées dans notre développement.

1132.

AGMAfr., Dos. 183 2 f, circulaire Weinachter de 1930.

1133.

AGMAfr., Dos. 183 1 a, lettre de Weinachter du 25 septembre 1932.

1134.

AGMAfr., Dos. 279/VI, lettre de Mazé du premier octobre 1938, la formation doit être assurée par le père Petibou.

1135.

Cf. J. Cuoq, Lavigerie, les Pères Blancs et les musulmans maghrébins, op. cit., p. 129. Un rapide historique du ceb est donné des pages 127 à 140. « Dès les années 1948-49, le nombre de jeunes confrères nommés en Mission kabyle commença à se chiffrer par unités simples, un ou deux par an, et bientôt se fut moins encore. » (ibid., p. 137). Le nombre d’étudiants passés par le centre d’études berbères entre 1940 et 1975 s’élève à 25 (ibid., n. 1, p. 139).

1136.

Une rapide description est donnée des pages 129 à 133 de J. Cuoq, op. cit. mais elle manque de précision.

1137.

AGMAfr., diaire de l’ibla de mars 1933.

1138.

AGMAfr., diaire de l’ibla d’octobre 1938.

1139.

AGMAfr., Notices nécrologiques XI 1957-59, p. 10 : « Les aménagements réalisés, le premier élève arriva à Tunis le 2 février 1927, dans la personne du P. Ordonneau. Suivent les P. Py, Cussac, Lepers, Demeerseman, 7 élèves seulement furent agréés jusqu’en octobre 1936 ; puis le nombre d’étudiants augmenta progressivement. de 1927 à 1949, le chiffre global des étudiants d’éleva à 51. les professeurs pris parmi les élèves eux-mêmes furent : les P. Demeerseman, Soquet, Mercier, Renon, Brossy, Letellier, Le May, Quémeneur. ». Il faut préciser que sur les 51 élèves tous ne sont pas des pères blancs ainsi Voillaume et quelques uns de ses compagnons passent au début des années trente deux ans à l’institut des pères blancs de Tunis.

1140.

AGMAfr., diaire de l’ibla du 5 février 1932.

1141.

Une histoire scientifique des pères blancs après la mort de leur fondateur reste à faire afin de déterminer quelles furent alors les orientations prises. Le père Ceillier a été chargé de ce travail en 1999.

1142.

AJV, RPO 115 dos. 1, plan d’études arabes par S. Ronzevalle, (non daté) ; AJV, RPO 115 dos. 1 lettre de Ch. de Bonneville du 7 juin 1930 ; AJV, RPO 115 dos. 1. lettre de Constantin du 5 octobre 1934 ; AJV, RPO 115 dos. 1 lettre de Constantin du 11 octobre 1934 ; AJV, RPO 115 dos. 2, études arabes : méthodes et critiques, ce dossier comporte une méthode de travail élaborée par l’Ecole Nationale des Langues Orientales ; AJV, RPO 115 dos. 2 Ch. de Bonneville, critique d’une méthode d’étude de l’arabe, le 21 octobre 1929 ; AJV, RPO 113 a dos. 6, abbé J. declercq, lettre du 28 janvier 1933 et plan d’un manuel de l’islam vu du point de vue chrétien ; AJV, RPO 113 a dos. 5, plan de l’abbé Catrice pour un manuel d’islamologie (non daté).

1143.

AJV, RPO 115 dos. 1 lettre de de Bonneville du 7 juin 1930 ; AJV, RPO 115 dos. 1 document daté du 7 octobre 1934, non signé à entête des Études : plan d’études pour la licence d’Arabe de la Sorbonne et des Langues Orientales ; AJV, RPO 115 dos. 1 lettre du 11 mai 1931, non signée, adressée à l’abbé Gorrée où il est question de suivre les cours de l’Ecole des Langues Orientales, du Collège de France, de l’Institut Catholique de Paris, et de prendre contact avec des enseignants dont Massignon, Marçais...

1144.

lettre type envoyée aux amis et collaborateurs de eti datée du 28 janvier 1933 et signée par Declercq, AJV, RPO 113 b B6 : « e.t.i. formerait aussi le projet de publier un manuel qui serait pour les missions en pays musulmans ce qu’est le Répertoire Africain du P. Dubois pour l’ensemble des missions catholiques d’Afrique. Seriez-vous assez bon pour nous dire ce que vous pensez de cette idée, des écueils qu’il faudrait éviter, du plan qu’il conviendrait d’adopter. Nous vous serions de même très reconnaissants de nous faire savoir le cas échéant quelles parties ou chapitres de ce manuel vous seriez susceptible de rédiger. Accepteriez-vous d’y faire entrer l’un ou l’autre des articles que vous avez déjà fait paraître dans e.t.i. ou ailleurs, au besoin en les reprenant légèrement ? Auriez-vous enfin l’obligeance de nous indiquer les noms et adresses de personnes qui, autour de vous, seraient, elles aussi, susceptibles de nous prêter leur précieux concours : nous serions très heureux de leur envoyer cette lettre et ce plan. ».

Nous avons trouvé les réponses de Marret, de Lubac et Ricard, AJV, RPO 115 dos. 11.

1145.

AJV, RPO 115 dos. 11 plan Catrice, son I. est consacré à l’islam moderne avec, entre autres, une présentation de l’état actuel dans ses aspects religieux, politique et social.

AJV, RPO 113 a dos. 6, proposition de manuel de Declercq : il envisage de traiter du modernisme, des aspects politiques et des mouvements de jeunes avec des exemples pris au Maroc, en Turquie, en Égypte...

1146.

Ibid.

1147.

Cf. V. Calliger, L’image que les jésuites avaient de l’Islam, mémoire de maîtrise soutenu à l’Université de Paris III, 1998. Son étude porte sur les années 1926-1937. Pour notre part, nous avons procédé à une consultation systématique jusqu’en 1948, année de sa disparition. Notre approche des discours est différente, car nous nous ne nous attachons qu’au versant religieux.

1148.

AJV, RPO 115 dos. 12.

1149.

AJV, RPO 113b B6 e.t.i. II.

1150.

Ibid.

1151.

AJV, RPO 113a dos. 1, note dactylographiée de 14 page de mai 1944 sur l’historique et le but d’ eti , non signée, p. 3. Il est probable que cette organisation existe dès le transfert à Fourvière de la revue en 1934 comme semble l’indiquer un document de mai 1934, une note rédigée par Janot à l’attention du Provincial sur la revue indiquant que 6 scolastiques se sont partagés les pays d’islam, AJV, RPO 113b B6 E.T.I. II.

1152.

Ibid., p. 4.

1153.

Ibid., p. 3.

1154.

AGMAfr., L30/13.

1155.

AJV, RPO 113a dos. 1.

1156.

AGMAfr., L 30/13.

1157.

Ibid.

1158.

« Les frères de notre maître Jésus » disponibles à la bibliothèque de la maison généralice des pères blancs à Rome. Il s’agit de feuilles ronéotypées sans pagination.

1159.

AJV, RPO 113a dos. 1, document dactylographié d’une page, sans date ni signature, où il est indiqué 1928 suivi d’un point d’interrogation.

1160.

AGMAfr., L 30/13.

1161.

Ibid.

1162.

Ibid., dans le document AJV, RPO 113a dos. 1, nous avons retrouvé certains des reproches faits à la version dirigée par Delmer : « Très jeune au début, le bulletin attirait de sévères critiques de lecteurs plus posés qui trouvait le ton badin des articles inconvenant pour une revue d’ecclésiastiques. On y trouvait des caricatures et des poésies ! ».

1163.

AJV, RPO 113a dos. 2.

1164.

Ibid.

1165.

Ibid., lettre du 29 octobre 1928.

1166.

Ibid., d’autres objections sont plus précises : « Quant aux articles destinés aux musulmans : a ; ils ne pourrons qu’être écrits en français donc ils seront peu lus ; b. s’ils intéressent les musulmans intéresseront-ils les roumis ? ; c. pour la présentation du dogme catholique : il faut tellement bien connaître leurs besoins et il y a danger qu’on ne soit pas au point. ».

1167.

Ibid., lettre du 29 octobre 1928.

1168.

Ibid., lettre du 20 novembre 1928.

1169.

Ibid., lettre de décembre 1929.

1170.

Ibid., lettre du 22 mars 1933.

1171.

Ibid., Demeerseman ajoute : « Puis-je ajouter ce que pense de la revue ceux qui vivent au contact et connaissent nos musulmans nord africains : que la revue ne pense pas servir les missionnaires de l’afn en publiant sur leur apostolat, leurs méthodes et les résultats qu’ils peuvent se promettre. Elle les desservirait ainsi grandement contribuant plus que toute autre publication à les rendre suspects aux yeux des indigènes instruits qui les suivent avec quelque attention. eti rendra des services aux missionnaires et aux musulmans en étant davantage ce que promet son titre “Revue d’études et d’informations islamiques” et en rayant absolument de son programme “les informations de l’apostolat missionnaire en milieu musulman” au moins pour ce qui concerne notre action et nos œuvres dans l’Afrique du Nord. »

1172.

Ibid.

1173.

AJV, RPO 113a dos. 1, note de 14 pages dactylographiées de mai 1944 sur l’historique et le but de la revue eti , non signé, p. 1.

1174.

Ibid.

1175.

Ibid.

1176.

AJV, RPO 113a dos. 1, note de 14 pages dactylographiées de mai 1944 sur l’historique et le but de la revue eti , non signé, p. 2 : Mrg Leynaud, archevêque d’Alger, Lyautey et à sa mort Weygand, M.G. Goyau, académicien.

1177.

Ibid., p. 3 ; la bibliothèque comporte 700 volumes.

1178.

Ibid.

1179.

Ibid., p. 4. AJV, RPO 113a dos. 7 ; dans la liste des collaborateurs dressée par Declercq le 8 décembre 1933 se trouve une majorité d’ecclésiastiques pour l’essentiel d’Afrique du Nord ou du Proche-Orient et quelques personnes en Inde, en Indonésie et en Afrique Orientale anglaise ; des musulmans sont présents comme ¥aha —usayn ; AJV, RPO 113 b B3, liste des collaborateurs pour 1934-1935 : exclusivement des ecclésiastiques et une distribution géographique plus équilibrée ; le comité de rédaction pour l’année 1936 présente des caractéristiques similaires.

1180.

AJV, RPO 113a, dos.1, note de 1928 sur eti , non signée.

1181.

AJV, RPO 113a dos. 1, note de quatorze pages dactylographiées de mai 1944 sur l’historique et le but de la revue eti , non signée. Des explications sont apportées pour certaines années : en 1940 ils sont normalement 500 mais avec la suspension des relations avec la zone occupée leur nombre diminue, en 1941 il faut ajouter vingt-sept abonnements retirés à la suite de la suspension des relations postales, en revanche en 1942 l’importance des abonnements est à mettre en relation avec une souscription de 250 abonnements du ministère des affaires étrangères et de celui des affaires indigènes, en 1943 338 abonnements sont retirés suite au débarquement en Afrique et en 1944 la diminution est à imputer à la rupture des relations postales qui conduisent le ministère des affaires étrangères à réduire de 250 à 100 le nombre de ses abonnements.

1182.

Ibid.

1183.

AJV, RPO 113b B6 eti II, lettre de Janot au provincial du 20 septembre 1940.

1184.

Ibid.

1185.

AJV, RPO 113b B6, lettre de Janot au provincial du 6 mai 1948.

1186.

Ibid.

1187.

Ibid.

1188.

AJV, RPO 115 dos. 12.

1189.

Ibid.

1190.

Ibid.

1191.

AJV, RPO 40 dos. 6.

1192.

Tous les aspects de la mission auprès des Alaouites ou des Druzes ne sont pas abordés car il ne s’agit pas d’un islam sunnite, le seul que nous ayons choisi d’étudier.

1193.

Nous avons trouvé aux archives de Vanves une « Note sur certaines tendances d’Arabisants S. J. » : « On constate parmi plusieurs jeunes Arabisants destinés à la mission de Syrie des tendances doctrinales trop favorables à l’Islam. [...] Ils parlent volontiers d’hommes de foi, en parlant de musulmans : démenti au nom d’infidèles que leur donne l’Église. En présentant la doctrine de l’Islam, ils n’en montrent systématiquement que les aspects de vérité. Nulle doctrine n’est erreur totale ; elle n’en est pas moins l’erreur. ». Nous ne sommes pas en mesure de déterminer si la note provient de l’intérieur de la compagnie ou de l’extérieur.

1194.

AGMAfr., Dos. 276/ II 3, lettre du P. Perrier à Mgr et Vénéré Père du 13 juin 1936.