trois pages, de la page 22 à 24, sont consacrées par le šay¢ AbŽ Zahra à la présentation chrétienne, selon lui, de Jésus. Il commence par l’histoire d’Adam qui a mangé le fruit défendu et se condamne, ainsi que sa descendance, à mener une vie non éternelle. Mais, Dieu, par pitié envers l’humanité et pour lui accorder son pardon, envoie sur terre sa parole en la personne de Jésus et décide de sa mort sur la croix pour faire de cet événement le sacrifice du premier péché. Seul Jésus, fils de la Vierge Marie et de Dieu peut faire cela. Dieu informe Marie par l’intermédiaire de Gabriel qu’elle va donner naissance à Jésus qui sera le sauveur de l’humanité. Joseph al-Na‰‰…r (i.e. le charpentier), son promis est alors mis au courant. Jésus naît à Bethléem 1949 , reçoit la visite des bergers alors qu’il dort dans un mangeoire, et est circoncis le huitième jour. L’épisode des Mages et d’Hérode est retracé ainsi que la fuite en Égypte et le massacre des enfants de Bethléem. C’est toujours par rêve que Joseph est informé qu’il peut rentrer car Hérode est mort. De retour, la famille s’installe à Nazareth. Agé d’une trentaine d’années, Jésus séjourne au Jourdain où il reçoit une instruction par Jean le Baptiste. Puis, il jeûne durant quarante jours et doit affronter la tentation du diable. Il diffuse son message à l’aide des anges et des apôtres ; il désigne 70 compagnons qu’il envoie en binôme prêcher le christianisme dans les villages juifs. Sa prédication dure pendant trois ans au cours desquels il accomplit des miracles. Les juifs, sentant qu’ils perdent le contrôle de la situation, s’accordent pour le faire arrêter après l’avoir malhonnêtement accusé. Ils le remettent à Pilate, responsable de la Palestine avant les Romains 1950 , qui ordonne sa mort sur la croix. Trois jours après son enterrement Jésus revient et reste pendant 40 jours 1951 . Au terme de ce séjour, il est élevé au ciel devant ses disciples et leur ordonne d’aller transmettre son message au nom du Père, du Fils et du Saint Esprit 1952 .
Il est difficile de savoir quelles sont les sources exactes que le professeur a consultées, car il ne les cite jamais. Nous pouvons sans peine reconnaître des passages de Matthieu et Luc, les seuls qui retracent l’enfance de Jésus. Le statut donné à Pilate est historiquement invraisemblable puisque ce dernier est procurateur de 26 à 36. L’explication qu’il donne du péché originel est sommaire. Quant à la Passion et à la Rédemption, le professeur ne leur prête guère d’attention. Il insiste peu aussi sur le message du Christ et sur sa prédication et, quand il le fait, le parallèle avec la version musulmane est net, notamment en ce qui concerne les miracles. Dans les trois pages consacrées au Jésus du christianisme, la part qui revient à ce qui fait le cœur du message chrétien n’est guère développée, alors que le côté du merveilleux de l’enfance est mis en valeur.
Cette volonté de ne pas insister sur la figure christique est à rapprocher du peu de cas que le professeur, nous l’avons vu, accorde aux écrits chrétiens. Les Évangiles sont, par définition, falsifiés par contre un Évangile non retenu par l’Église contient la véritable source de savoir pour ce qui concerne Jésus. Il s’agit de l’Évangile de Barnabé auquel le šay¢ consacre davantage de pages qu’il ne le fait pour décrire Jésus à partir des sources canoniques chrétiennes.
Cf. M. Ab•Zahra, op. cit., p. 22 ; il est écrit qu’il naît à ¼…n.
Ibid., p. 24.
La référence aux 40 jours se trouvent dans Les Actes des a pôtres.
Ibid.