Pour les chrétiens, écrit le šay¢ AbŽ Zahra, le mariage a été créée quand l’homme était au paradis 2044 . Le Messie, selon l’Évangile de Matthieu, a permis le célibat dans le cas d’insuffisance sexuelle 2045 . De plus, à la question des Pharisiens (« est-il permis à l’homme de divorcer avec sa femme pour n’importe quelle cause ? 2046 ») le Messie a répondu que Dieu a crée l’homme et la femme ; l’homme quitte sa famille pour former un couple puis donner naissance à un seul corps, donc ce qui est uni par Dieu ne peut être séparé par l’homme 2047 . paul confirme le célibat pour la communauté de Corinthe en disant que le célibat est permis si l’homme ou la femme peuvent se retenir 2048 . Le code du mariage, chez eux, ne permet pas à l’homme de se marier avec plus d’une femme 2049 . si l’un des deux meurt, la possibilité de se remarier existe. Le divorce n’est permis que dans deux cas, l’adultère et si l’un des deux époux n’est pas chrétien 2050 . il est permis de divorcer si l’on vit loin l’un de l’autre 2051 et quand il y a mésentente.
Inutile de rappeler que le mariage dans l’islam n’est pas un sacrement comme dans le catholicisme et l’orthodoxie, mais un contrat civil. Le fait de décrire le mariage peut sembler curieux car bien d’autres pratiques semblent tout aussi importantes dans le christianisme. Le professeur d’al-Azhar a-t-il voulu présenter une institution que les chrétiens dénoncent si vivement chez les musulmans afin que ces derniers puissent comprendre pourquoi il fait l’objet de tant de reproches ?
Le mariage n’est pas l’unique élément de la loi chrétienne qui, pour le professeur, est en grande partie inspirée du judaïsme.
Cf. M. Ab•Zahra, op. cit., p. 114.
Ibid. cette raison n’apparaît pas dans l’Évangile de Matthieu.
Ibid.
Ibid., p. 115.
Ibid., p. 114.
La question de la polygamie et plus généralement du statut de la femme dans l’islam est d’actualité depuis la fin du XIXème siècle. Deux versets principaux abordent le sujet : 4, 3 : « Epousez donc celles des femmes qui vous seront plaisantes, par deux, par trois, par quatre, [mais] si vous craignez de n’être pas équitables, [prenez-en] une seule ou des concubines ! C’est le plus proche [moyen] de n’être pas partiaux » ; 4,128-129 : « Vous ne pourrez être équitables envers vos femmes, même si vous le désirez ! ».Une lecture possible de ces versets ferait apparaître que la polygamie n’est pas obligatoire. Quand elle existe l’homme doit faire en sorte d’être équitable, or, il ne peut l’être. La monogamie peut donc être préférable à la polygamie. MuŸammad ‘Abduh était favorable à cette lecture et de nombreux réformistes à sa suite. Toutefois, les seuls pays musulmans qui se soient officiellement prononcés en faveur de la monogamie restent la Tunisie et la Turquie. certes, la pratique sociale de la polygamie n’a jamais été très répandue et se trouve en voie de disparition, mais la législation du mariage l’admet.
La situation n’est pas uniforme dans le christianisme. Dans le catholicisme le mariage est indissoluble quand il a été contracté dans les conditions de validité instaurée par l’Église : le consentement mutuel et la consommation. S’il s’avère que l’une des deux clauses n’a pas été remplie au moment du mariage, de facto, le mariage n’existe pas d’où alors la possibilité d’annuler un acte qui n’a pas eu les conditions requises de validité. En revanche la situation est différentes chez les orthodoxes et chez les coptes.
Cf. M. Ab•Zahra, op. cit., p. 115.