Chapitre 1 : Problématique
Hypermédias et Apprentissage

Le terme hypermédia ‘a été introduit, surtout par la presse, pour insister sur l’aspect multimédia de certaines applications hypertextes’ (Nanard, 1994, p. 9). Un hypertexte (étymologiquement ’plus que du texte’) est un système d’informations basé sur des documents (fiches de texte, images, dessins, animations, sons, etc.) interconnectés par des liens permettant une lecture non linéaire laissée à l’initiative de l’utilisateur. En fait, l’hypertexte est ‘un système d’aide à la structuration (pour le concepteur) et à l’accès à d’importants volumes de données’ (pour l’utilisateur) (Bruillard et de La Passardière, 1998, p. 97) c’est-à-dire qui ‘aide les humains dans une tâche de lecture active en apportant l’information pertinente selon le contexte de lecture passé et présent’ (Nanard et Nanard, 1998, p. 16).

Concevoir un tel système nécessite, entre autres, de prendre en compte l’utilisateur pour éviter une approche dirigée uniquement par les documents, de fournir les informations pertinentes selon le contexte d’utilisation et de proposer des outils de navigation adéquats pour aider l’utilisateur dans la lecture et la compréhension des documents1. Cette conception ne peut donc se faire sans la collaboration d’acteurs aux compétences diversifiées et complémentaires (Choplin 1998 ; Nanard et Nanard, 1998) aux vues des difficultés relatives à la présentation des informations, à la navigation, à la lecture des documents, etc. Pour résoudre ces difficultés, nous nous inspirons des résultats de recherche en psychologie cognitive et en ergonomie.

Bruillard et de La Passardière (1998, p. 97), lors d’un état des lieux de l’usage de l’hypertexte dans l’éducation, précisent que l’hypertexte ‘n’est pas un instrument éducatif en soi, mais il intervient dans diverses activités à caractère éducatif’ qui sont :

  1. accéder à des bases de documents et s’y promener,

  2. créer, baliser, structurer des bases de documents,

  3. utiliser des environnements d’apprentissage intégrant l’hypertexte. Parmi ces différentes formes d’activités, nous nous situons dans le cadre de notre travail de thèse dans le dernier cas : ‘utiliser des environnements d’apprentissage intégrant l’hypertexte’ .

Cependant, la conception d’un hypermédia, dédié à l’enseignement et à l’apprentissage (dans notre cas de la physique), pose le problème des contenus proposés à l’utilisateur. En effet, dans quelle mesure les contenus construits et organisés par le concepteur peuvent-ils favoriser l’acquisition de connaissances par l’utilisateur ?

Le concepteur est donc amené à analyser le savoir à enseigner (en accord avec le programme officiel), puis à le transformer en savoir enseigné. Cette transformation donne lieu à la mise en place de situations d’enseignement et d’apprentissage dans lesquelles l’apprenant doit être autonome. Comment alors organiser les contenus dans la perspective que les élèves ’apprennent’ d’une manière autonome ?

Ainsi, la conception d’un hypermédia dédié à l’enseignement de la physique conduit à un problème double : l’un lié à la conception en elle-même de l’hypermédia et l’autre lié à l’élaboration du contenu en vue de son apprentissage d’une manière autonome.

Notes
1.

Voir pour plus de détails les cinq axes de l’espace de conception de Nanard et Nanard, 1998, p. 19.