I011Tâche, activité et résolution

I.1011Tâche, activité et action

D’après Leplat et Hoc (1983, p. 51-54) la tâche indique ce qui est à faire. Elle véhicule l’idée de prescription, sinon d’obligation ’  ‘La tâche comme un but⁹ donné dans des conditions déterminées ’ ’ (Leontiev, 1976) (cité par Hoc et Leplat). La tâche prescrite, c’est la tâche conçue par celui qui en commande l’exécution. Elle préexiste à l’activité qu’elle vise à orienter et à déterminer de façon plus ou moins complète. L’activité est finalisée par le but que se fixe le sujet à partir du but défini par la tâche. Lorsqu’elle s’applique à des objets matériels, elle est en partie observable à partir des actions du sujet. Lorsqu’elle porte sur des représentations mentales on peut n’en percevoir que le résultat ultime (comme taper une réponse à partir d’un clavier, bouger un objet, etc.). Or comme le précise Veillard (2000, p. 39), ’ ‘il ne s’agit plus d’étudier les structures psychologiques sources des comportements, mais de regarder comment un acteur intervient sur le monde, notamment la manière dont il enchaîne compréhension et action, pensées et actes physiques dans une certaine organisation’ ’. Ainsi, Veillard (2000, p. 40) considère que l’activité ’‘réfère à l’ensemble des événements (gestes ; perceptions ; communications ; réflexions ; interprétations) imputables à un acteur. (...) elle s’accompagne d’interactions avec le monde environnant (humains ou objets) qu’il faut prendre en compte’, les actions étant ’l’ensemble des événements imputable à un acteur’ ’.

Nous considérons qu’une tâche, lors d’une situation d’enseignement en physique, est un dispositif proposant explicitement ou implicitement un but à atteindre. Elle est constituée de différents ’éléments’ pour la réaliser (une consigne, des ressources informationnelles, des propositions de réponses à sélectionner, un cadre dans lequel il est possible d’écrire, etc.), et son enjeu est la construction de connaissances, les interactions des sujets avec ces ’éléments’ devant favoriser cette construction. Ces ’éléments’ sont donc constitutifs de l’environnement dans lequel les élèves évoluent et avec lesquels ils interagissent. La manière dont les élèves réalisent la tâche est représentative de leur activité. L’activité se rapporte à la fois aux actions motrices observables (ou ’fonctionnelles’) qui concernent les actions comme taper du texte, manipuler un GBF, lire et, aux actions ’cognitives’, c’est-à-dire comment les élèves donnent du sens au concept en jeu.