Brousseau (1998, p. 58-59) introduit les situations adidactiques en considérant que ces situations construites par l’enseignant sont censées ‘’provoquer chez l’élève les adaptations souhaitées, par un choix judicieux, des ’problèmes’ qu’il lui propose’.’ Les ’adaptations’ se réfèrent aux connaissances premières ou précédemment enseignées à l’apprenant. Toutefois, cette démarche n’est pas immédiate, elle nécessite la mise en place de situations d’apprentissage qui amènent l’élève à devenir responsable du problème à résoudre (voir dévolution) et à interagir d’une manière significative avec le milieu organisé à cet effet. Pour cela la situation doit (Brousseau, 98) :
permettre la construction d’une première solution où l’élève investit sa connaissance (on apprend avec ce que l’on sait) et peut l’évaluer à partir des éléments de la situation,
proposer une nouvelle situation ne dépendant pas des volontés de l’enseignant dans le cas où la réponse de l’élève serait ’erronée’, l’erreur étant constitutive du processus d’apprentissage,
permettre la répétition des différentes stratégies des élèves ‘’ce qui le (l’élève) rend de plus en plus conscient de ce qui le pousse à agir’’ (Margolinas, 1993, p.117),
proposer une nouvelle situation dénuée d’intention didactique à partir de laquelle l’élève s’assurera de la reproductibilité de sa connaissance.
Ainsi, l’apprentissage résulte de la qualité de l’interaction du sujet avec l’environnement créé pour favoriser l’acquisition de nouvelles connaissances. Les interactions entre le milieu et ce que le sujet connaît lui permettent de donner un sens au savoir enseigné enjeu de la situation : ‘’cette suite d’interactions ne prend un sens que dans la mesure où elles se rapportent à un même projet (’ ‘chez l’élève’ ‘) à ’ ‘propos d’un concept’ ‘, dans la genèse duquel elles constituent une étape et dont elles fondent la signification’ .’ (Brousseau, 1998, p. 126).