A la première question que nous nous sommes posée, ’Y a t-il une relation entre l’activité de l’utilisateur et la variable type d’écran ?’, nous sommes amenés à répondre positivement. En effet, nous avons remarqué que selon les actions48 que les élèves réalisent durant la tâche, la durée de l’activité fluctue. Ainsi, nous avons relevé que durant les tâches dont les actions à mener sont lire et/ou observer (type d’écran PI3 (ou IP3)) et actionner un simulateur (PI2 ou IP2), les durées de réalisation des tâches sont particulièrement faibles par rapport à celles ou les élèves doivent cocher une case ou taper du texte (type d’écran PI1). Toutefois, dans le cadre de tâches dont le type d’écran est PI1 nous avons relevé que les durées de réalisation peuvent être faibles lorsque :
la charge informationnelle présente à l’écran est particulièrement réduite (T4 TP1),
les tâches consistent à réinvestir durant un même TP un même modèle à partir de situations différentes (TP0, TP2, T3 TP1), mais avec les mêmes procédures de résolution et la même représentation du savoir,
les tâches se succèdent et les représentations à utiliser sont semblables et le savoir en jeu commun (T12 et T13 du TP4),
A la seconde question dont l’objet est de déterminer une relation entre l’appel à des ressources et le nombre de réponses inexactes, nous répondons négativement. D’abord, nous avons noté que les tâches qui reposent sur une situation de la vie quotidienne ou familière aux élèves n’incitent pas les élèves à recueillir des informations dans l’onglet Aide. Cela montre que les élèves préfèrent mobiliser leurs propres connaissances. Ensuite, lors de la première analyse (I), nous avons vu que l’appel à l’onglet Aide s’intègre dans la démarche de résolution du problème : il peut être avant ou après la demande de validation d’une réponse. Enfin, nous avons supposé que la sélection d’une ressource peut être liée à la prise de conscience d’un besoin d’informations, à une difficulté de compréhension de la consigne, à la nature de la tâche, etc.
A la troisième question dont l’intérêt est de savoir si, via les données recueillies à partir de la trace, il est possible d’identifier les tâches qui posent des difficultés, il nous semble que la réponse ne peut être catégorique. En effet , les données sur lesquelles nous nous appuyons pour déterminer ces tâches sont peu nombreuses et peuvent être réductrices de l’activité réelle des élèves : la durée, le nombre de réponses inexactes et le nombre d’appels aux ressources. Cependant, cette première étude donne l’occasion de cibler les tâches dont les caractéristiques sont communes aux 20 dyades. Cela permet de montrer au moins que certaines tâches posent des problèmes aux élèves. De plus, au cours des deux études (I, II), nous retrouvons les tâches que nous avons estimées difficiles :
tâches qui demandent de mettre en oeuvre pour la première fois un modèle (T3 et T8 du TP1, T13 du TP3) ,
tâches dont le savoir en jeu doit être mis en oeuvre à partir de systèmes sémiotiques différents (T21 et T22 TP4),
tâches qui nécessitent de décrire l’évolution de la perception sonore selon la position d’un récepteur (T14b2 du TP2, T20 TP4).
La question suivante ’En quoi les informations sélectionnées dans l’onglet Aide sont liées à la tâche à réaliser ?’ a été développée lors de la première partie de l’analyse (I.2). Nous avons constaté que les informations principalement sélectionnées correspondent au savoir en jeu. De ce fait, le lien entre la tâche et la sélection est le savoir que les élèves sont censés mettre en oeuvre pour réaliser la tâche. En revanche, les informations que les élèves sélectionnent le moins se réfèrent principalement aux tâches réalisées auparavant. Cela signifierait que les élèves se seraient appropriés le savoir en question. Enfin, nous avons proposé différentes manières de sélectionner les informations en fonction de la tâche :
Une sélection par traits de surface en fonction des termes contenus dans la consigne.
Une sélection pouvant donner lieu à une nouvelle stratégie pour résoudre le problème.
Elles indiquent que d’une part les termes fournis dans la consigne peuvent guider les élèves dans leurs sélections et que d’autre part les informations contenues dans l’onglet Aide peut donner lieu à de nouvelles stratégies pour réaliser la tâche.
A la dernière question, à propos de la relation entre la place du modèle dans la séquence et l’activité des élèves, nous avons recueilli les trois types de données suivantes :
Au cours du TP0, TP1, TP2 nous nous sommes rendus compte que les tâches, dont l’objet est de réinvestir le modèle présenté juste avant, mettent les élèves en situation de difficulté. En effet, nous avons relevé que le nombre de réponses inexactes ainsi que le nombre d’appels à l’onglet Aide sont les plus élevés dans ces cas là.
Au cours du TP3, nous avons constaté que de ne pas proposer de tâches de réinvestissement du modèle proposé mène les élèves à réaliser difficilement la tâche de fin de séquence (T13).
Au cours du TP4, dont le savoir en jeu est connu des élèves puisque principalement introduit lors du TP1, il semble que la réalisation des tâches est plus aisée car les durées de réalisation et le nombre de réponses inexactes n’atteignent plus les valeurs obtenues lors du TP1.
Ainsi, il nous semble que la réalisation d’une tâche donnée est différente selon sa position par rapport au modèle. En d’autres termes ce que les élèves feront entre le moment où ils découvriront le modèle et le moment où ils le réinvestiront paraît être crucial.
Nous considérons que cette analyse, réduite aux critères durées, nombre de réponses inexactes, nombre d’appels à l’onglet Aide, sélection des informations dans l’onglet Aide, est limitée. En effet, elle ne permet pas d’expliquer l’origine des difficultés des élèves et des appels à une ressource, les durées particulièrement longues selon la tâche. En fait, cette analyse s’attache à pointer des fonctionnements communs ou distincts des différentes dyades selon la tâche à réaliser et ne peut donner une interprétation précise de leur fonctionnement.
Nous parlons d’actions puisque le type d’écran est décrit selon les actions à réaliser selon la tâche .