Chapitre III : Pour une problématique sociologique de la mobilité : formes d’appartenance sociale et dynamiques territoriales

Introduction

Nous avons, dans le chapitre précédent, distingué deux processus que tendait à redéfinir la généralisation de la mobilité : les modes d’appartenance et les principes de classement dans un sens large. Nous avons précisé que ce traitement séparé des deux enjeux avait pour objectif d’en approfondir les implications, et ces développements nous ont permis justement d’en voir davantage les liens.

Si la mobilité ouvre, en effet, le champ des possibles en matière ’d’appartenances’, elle redéfinit, plus qu’elle ne les annule, les différenciations sociales et les frontières spatiales.

Si ’appartenir’ à un espace ne peut être envisagé séparément de ce qui nous ’classe’ dans l’ensemble de la société, qu’advient-il quand se multiplient et se dispersent les espaces de vie fréquentés par chacun d’entre nous ? Et, si l’on est nécessairement quelque part, est-on encore ’de’ quelque part ? Enfin, avec quel groupe le partage-t-on ?

Parvenue à ce stade de la réflexion, il nous semble utile à présent de procéder à une double opération : d’une part, celle de la problématisation des questionnements et des pistes de recherche ouvertes par les chapitres précédents ; d’autre part, celle de l’articulation de la réflexion théorique avec la recherche empirique dont nous avons vu à plusieurs reprises la nécessité.