Section 41. Construction des types et des figures

Les ’catégories a priori’ par lesquelles nous avions eu accès aux personnes (catégories d’actifs résidents, touristes, résidents secondaires...) ont été, dans un premier temps, ’oubliées’. Nous avons appréhendé les interviewés comme des personnes inscrites dans des espaces de vie, des temporalités sociales et des configurations d’appartenance. Nous avons donc cherché à saisir l’espace quotidien de chacun à travers les liens et les lieux d’appartenance, et ses articulations avec les autres espaces fréquentés, à travers ses migrations et ses mobilités.

Pour y parvenir, nous avons conjugué une démarche inductive et déductive par classements successifs de notre matériau de départ, c’est-à-dire les 99 entretiens ayant fait l’objet d’une première analyse à l’aide de la grille présentée en annexe n° 10. Chaque entretien se présentait ainsi sous une forme comparable (organisé selon les quatre clés de lecture : parcours géographique et social d’Ego et de sa lignée; rapport à l’espace, rapport à la zone d’étude, rapport au temps), tout en conservant l’hétérogénéité et la richesse des discours qui ont été retranscrits et reportés dans les quatre parties citées plus haut.

Dans un premier temps, nous avons trié l’ensemble des entretiens à l’aide des hypothèses de départ tenant au deux modes supposés de l’appartenance (cf. infra) en dégageant deux groupes (les ’attachés’ et les ’engagés’). Certains individus se trouvaient souvent à la ’lisière’ de ces groupes. En prenant des critères toujours plus fins, nous avons dégagé des sous-groupes, en opérant des transferts d’individu de l’un à l’autre. La mise en évidence de certains sous-ensembles nous a également conduite à revenir sur nos hypothèses de départ. Rappelons ces hypothèses et détaillons la démarche mise en oeuvre.