Section 82. ...A l’institutionnalisation d’un territoire interstitiel

Introduction

La diversification des usages de l’espace local et sa territorialisation, bien qu’apparemment contradictoires, sont en fait deux processus étroitement liés. Pour en expliquer le lien à travers l’histoire du développement local,321 on peut reprendre l’analyse de J. Rémy (1993). Son examen de la constitution du rural comme acteur collectif dans l’histoire des rapports ville-campagne en Belgique, nous semble tout à fait transférable au cas ici étudié. La ruralité y régit des identifications et des revendications d’une ’minorité active’ qui a progressivement cherché à impliquer l’ensemble des habitants. Les références à la ville et à la mobilité géographique ont servi ’d’images guide’ dans l’élaboration d’un modèle de développement, et leur évolution traduit localement la dynamique des rapports ville-campagne.

Nous commencerons par présenter les différents référentiels d’action qui se sont mis en place au fil de l’évolution du contexte local (dévitalisation, revitalisation) et plus général (évolution des rapports ville-campagne). Nous analyserons ensuite plus en détail la constitution du groupe d’acteurs institués qui a pris en charge l’élaboration de la charte du pays diois, et les fondements de la confiance scellant leur alliance.

Notes
321.

Nous ne referons pas ici l’histoire de toutes les procédures mises en oeuvre sur la zone d’étude, ni leur évaluation. Nous mettrons en exergue les étapes essentielles de son ’institutionnalisation’ et les ruptures opérées quant à l’appréhension de la mobilité et de l’urbanité.