8212. Institutionnalisation territoriale et modernisation économique d’un ’pays encore en survie’

Comme nous l’avons dit plus haut, ces PAR n’auront pas véritablement de suite opérationnelle, étant dépourvus de financement. Mais la démarche de concertation initiée et la prise de conscience d’un ’retard’, que le diagnostic territorial a permis, ont été à l’origine de la dynamique intercommunale qui s’est mise en place peu après. En 1974 en effet, le Syndicat d’Aménagement du Diois (SAD) est crée, rassemblant 5 cantons et 62 communes (cf. Chapitre III). C’est le début de l’institutionnalisation d’un pouvoir local, avec pour base une intercommunalité ’de service’ orientée vers le projet de ’modernisation’ de la zone. En 1984, un ’Contrat de pays de développement économique du Diois’ est signé avec la Région Rhône-Alpes330. Son objectif global reste accroché à la vision d’un milieu rural en ’retard’, qu’il s’agit de repeupler et de redynamiser, avec néanmoins la prise de conscience de la diversité de ce milieu qu’il convient de prendre en compte par une politique plus régionalisée et une démarche de concertation et de partenariat. C’est l’époque du saupoudrage de crédits - autant de ’pompons financiers331 qu’ont su saisir les responsables locaux. L’octroi de financements importants (5 734 500 francs pour le contrat de pays de développement économique) alimente la multiplication des actions avec un certain éparpillement. Néanmoins, l’étude préalable du PAR a permis d’apporter quelques lignes directrices.

La volonté reste celle de la modernisation de la zone, qui passe par le développement économique, et le ’rattrapage’ de la ville, dont les normes (économiques, d’équipement) font toujours référence. Les axes concernant l’agriculture -activité qui reste la principale aux yeux des responsables locaux- s’inscrivent dans la politique de modernisation de ce secteur et de son intégration économique (recherche de débouchés et amélioration de la commercialisation). Les autres activités développées332 lui sont également liées plus ou moins directement (aide à la filière bois pour permettre la réalisation de bâtiment agricole, aide à l’équipement du comptoir de matériel agricole, subvention à une association d’aide à la gestion et comptabilité informatisée intervenant auprès des agriculteurs notamment).

Il s’agit également de se situer comme ’espace d’accueil’ conformément au diagnostic établi par le livre blanc diois. Dans ce cadre, trois actions sont mises en oeuvre : l’une concerne l’accueil d’entreprises artisanales et industrielles avec la réalisation par la commune de Die d’un bâtiment relais ; la seconde permet d’accroître l’offre en logement par une Opération Programmée d’Amélioration de l’Habitat (OPAH) ; enfin, le tourisme fait l’objet d’une politique de développement orientée vers la valorisation des produits de terroir et les activités de loisirs à destination des clientèles urbaines proches. Concernant ce dernier domaine, une série d’actions est destinée à améliorer les équipements touristiques, à développer la communication sur ce pays encore très largement méconnu (aide à la réalisation et à l’édition de guides), et à conforter la promotion de son produit phare, la Clairette.

Notes
330.

Le contexte général est celui de la décentralisation (1982) et le développement d’une logique de développement local plus ascendante.

331.

Termes utilisés par l’un des responsables actuels du District du Diois.

332.

Les PAR avaient pour objet d’étudier leur potentiel de développement en complément de l’activité agricole.