ANNEXE 2 : La théorie des options réelles

Annexe 2.1. : L’analyse du risque des décisions d’investissement

La théorie de la décision traditionnelle suppose que les éléments des processus de décision sont connus avec certitude ou évalués aux valeurs modales ou moyennes qui deviennent alors un équivalent certain. Toutefois, l’hypothèse sous-jacente est l’indifférence au risque du décideur ; ce qui est généralement loin d’être vérifié. Pour parer à ce problème, plusieurs méthodes furent développées telles que la recherche opérationnelle, les arbres de décision, la programmation mathématique ou l’analyse du point neutre. Au début des années 1990, une nouvelle méthode d’analyse du risque se développe. La décision d’investir est dans ce nouveau cadre, soit :

réversible c’est-à-dire pouvant être révoquée à tout moment ; elle s’accompagne alors de la récupération de la valeur résiduelle égale à la valeur actualisée des cash-flows actualisés,

complètement irréversible c’est-à-dire ne pouvant être ni récupérée, ni postposée.

La décision d’investir est assimilée à une option d’achat. Ces options sont dites réelles étant donné qu’elles portent sur des investissements. Trois options réelles se distinguent :

  1. L’option de croissance : certains investissements ne se justifient que par les opportunités de croissance qu’ils offrent à l’innovateur. Ainsi, la valeur de l’investissement se décompose en :
    • une composante connue avec certitude et fondée sur la valeur actuelle des flux de trésorerie d’exploitation des actifs,

    • une composante incertaine évaluée à la valeur espérée du potentiel de croissance du projet.

  2. L’option d’exécution différée : Il s’agit de déterminer la valeur de l’attente sous-jacente au report de la date d’investissement. Le problème de décision de l’investisseur n’est plus de savoir « ‘s’il convient d’investir, mais de déterminer quand investir’ » (Bancel-Richard [1995], p. 131). En investissant immédiatement, l’entreprise subit un coût d’opportunité. La valeur de l’option flexibilité, c’est-à-dire le report d’une période de la décision d’investissement, se définit comme la différence entre la valeur actuelle nette (VAN) de l’investissement différé et celle de l’investissement immédiat. Si la valeur d’option est positive (resp. négative), il est alors préférable de reporter l’investissement d’une période (resp. d’investir immédiatement).

L’option d’abandon : La détermination de la date, à partir de laquelle l’option est abandonnée, s’interprète comme la fixation de la durée de vie d’un projet. Il est alors possible d’en déduire une valeur critique à savoir le seuil à partir duquel le projet n’est plus profitable. Aussi, est ajoutée à la valeur actuelle nette du projet la valeur des possibilités d’abandon à la fin de chaque projet.