Un projet, dont le coût de réalisation irrécouvrable est l, est entrepris par un décideur neutre au risque. Les rendements annuels Rt sont aléatoires. Ils suivent un processus de Wiener se caractérisant par une différentielle stochastique du type :
lorsque α et σ désignent les moyenne et volatilité instantanées et dz les accroissements d’un processus standard de Wiener.
si r désigne le coût d’opportunité du capital K. Le problème du décideur est de déterminer la date optimale d’investissement lorsque la valeur du projet admet pour expression :
Cette approche a été généralisée aux investissements réels161.
Modélisation de McDonald-Siegel [1986] : Le problème du décideur consiste à élaborer une règle de décision afin de déterminer la date C*(t) à partir de laquelle il convient de s’engager de façon irréversible dans un projet. Cet investissement donne au décideur une option supposée perpétuelle qui consiste à payer des coûts irrécupérables Ft et recevoir des rendements de valeur Vt. Les coûts et les rendements sont supposés incertains.
Les coûts irrécouvrables suivent un processus de Wiener se caractérisant par une différentielle stochastique du type :
une variable aléatoire non corrélée en série normalement distribuée.
. La valeur des rendements Vt est alors donnée par :
lorsque le processus de diffusion est continu,
lorsque le processus de diffusion est discontinu,lorsque αυ désigne la moyenne instantanée du processus, συ l’écart type et dzυ l’accroissement du processus de Wiener. La valeur escomptée espérée des paiements X(t) devient :
lorsque le processus de diffusion des rendements est continu :
et
.lorsque le processus de diffusion des rendements est discontinu :
.Ils montrent que :
(resp. du coefficient de corrélation
),dans la seconde configuration, un accroissement du taux de hasard moyen réduit non seulement la valeur de l’option mais aussi celle de C*.
Modélisation de Pindyck [1991b] : La théorie des options réelles permet de déterminer la valeur seuil à partir de laquelle un investissement peut être entrepris. Ce cadre analytique permet également d’évaluer la valeur d’un projet V(P).
Une fois le projet entrepris, le décideur est supposé détenir un portefeuille d’options lui permettant de produire un bien au coût marginal c et de le vendre au prix aléatoire P. L’incertitude sur le prix de vente est modélisée au travers d’un processus stochastique de Wiener admettant pour expression :
où α, σ désignent les moyenne et volatilité instantanées et dz les accroissements du processus de diffusion standard. La valeur du projet est :
désigne le coût d’opportunité lié à l’arrêt de la production lorsque l’investissement est non rentable (resp. rentable),
la valeur présente des flux de profits futurs, δ le produit marginal lié au stockage de la production, A1 et A2 des constantes d’intégration et β1 et β2 les constantes positives. La valeur de l’option est alors donnée par ;
si la valeur a est donnée par
.Il montre que :
la valeur V(P) du projet est une fonction croissante (resp. décroissante) de la volatilité instantanée σ (resp. du coût d’opportunité du projet δ),
le prix critique est une fonction croissante de σ et de δ.
. Le coût d’opportunité de l’action immédiate est BRβ lorsque les constantes d’intégration B et positive β sont supérieures respectivement à zéro et à l’unité. La valeur du projet est donnée par :
, l’expression de la valeur de l’attente est donnée par :
Il montre que :
une faible incertitude engendre une faible valeur d’attente,
si l’incertitude est forte, déterminer un seuil de décision permet d’éviter de mauvais résultats.
Le gain résultant du report de la décision peut aussi s’évaluer en , construisant un portefeuille équivalent (Pindyck [1991b], Dixit-Pindyck [1994] chap. 2, Bancel-Richard [1995]). La valeur initiale du portefeuille est donnée par lorsque désigne la valeur de l’option d’investissement et le nombre de produits pouvant être vendus au prix . A la période suivante, la valeur du portefeuille devient (resp. ) si le prix du bien augmente (resp. diminue) suite au passage de à avec (resp. à avec ). La valeur du portefeuille devient lorsque . La valeur de l’option d’investissement est alors de avec le taux d’intérêt sans risque. Deux critiques majeures peuvent être adressées à l’encontre de cette approche (Bancel-Richard [1995]) : i) l’inexactitude de l’identité entre les taux d’actualisation d’un projet risqué et d’intérêt sans risque et ii) le caractère irréaliste de l’hypothèse d’efficience du marché des biens.