ANNEXE 3 : L’efficacité statique du système des brevets

Annexe 3.1. : L’efficacité statique du système des brevets

Annexe 3.1.1. : Engagement irréversible versus flexibilité : les résultats théoriques

Vives [1989] oppose l’incertitude ex ante à celle ex post mesurée par la variabilité des croyances a posteriori suite à la réception d’un signal imparfait. Ainsi, une augmentation de l’incertitude ex ante accroît non seulement la valeur de la flexibilité mais aussi celle de l’engagement. Il s’en suit que, si le coût de la flexibilité est faible, une précision du signal peut induire une diminution des profits espérés et par conséquent inciter les firmes à investir moins en flexibilité.

Le problème de Spencer-Brander [1992] tient dans l’arbitrage entre deux décisions : une décision irréversible (engagement stratégique préalable à la résolution des incertitudes) et celle flexible (bénéfice informationnel). Ils montrent que, si l’incertitude est forte, un leader de Stackelberg peut préférer abandonner sa position de leader même s’il est contraint d’évoluer sur un pied d’égalité avec ses concurrents.

Henry [1993] souligne, dans le cadre d’un modèle de duopole à la Cournot en quantité (resp. en prix), le caractère antinomique (resp. complémentaire) des décisions flexible et irréversible.

Lecostey [1994] dégage la possibilité pour la flexibilité d’avoir une valeur stratégique. Ainsi, en optant pour la décision flexible, le décideur soumis à une forte incertitude peut dissuader un concurrent d’entrer en réduisant son bénéfice informationnel alors que la décision irréversible (engagement en capacité) autorise l’entrée.

Yildizoglu [1994] démontre, dans un modèle de marché à deux étapes soumis à une information incomplète, que l’effet irréversibilité modifie l’effet stratégique des barrières à l’entrée. Ce dernier est à l’origine de la réduction de l’ensemble des états pour lesquels l’entrée est profitable.

L’objet de Boyer-Moreaux [1997] tient dans la mise en évidence de l’influence :

  • de la taille espérée du marché,

  • de la volatilité du marché,

  • du différentiel de coût en matière d’investissement d’une technologie flexible,

  • de la pente de la fonction de demande,

  • du niveau minimum moyen et variable du coût de production.

Il s’en suit que les technologies non flexibles seront plus facilement utilisées si les taille et volatilité du marché sont respectivement intermédiaire et faible. L’usage des technologies flexibles sera favorisé lorsque les taille et volatilité du marché sont grandes. En revanche, si la taille et la volatilité du marché sont toutes les deux faibles ou intermédiaires, alors les technologies flexibles et non flexibles coexistent.