L’objectif du décideur tient dans la maximisation de l’espérance d’utilité de ses revenus actualisés sur les deux périodes. Les gains de seconde période, lorsque l’information devient parfaite, sont résumés dans le tableau 12.
La valeur de l’information provenant de la capacité de l’agent d’adapter sa décision à la survenance d’information (croissance de l’information) dépend des structures d’information retenues. Lorsque la structure d’information est à information nulle165 c’est-à-dire S= {S1,S2,S3}, alors l’expression des revenus actualisés Ri de la décision i est pour tout taux de préférence pour le présent a :
La décision de première période dépend :
des revenus de première période ri,
des profits espérés de seconde période.
Aussi, plusieurs configurations peuvent être mises en évidence. Si les revenus de première (resp. seconde) période de la décision irréversible sont supérieurs (resp. inférieurs) à ceux de la décision flexible, alors la décision irréversible sera prise en première période si :
Le terme de droite désigne la valeur d’option séquentielle (VOS), au sens de Lléréna [1985]. Elle représente « ‘le gain maximum auquel l’entrepreneur est prêt à renoncer à la première période pour ne pas choisir l’investissement irréversible’ » (Lléréna [1985], p. 282) c’est à dire le regret d’avoir choisi, à la seconde période, un investissement irréversible à tort. Ce concept, analogue à celui de mauvaises nouvelles, intègre, dans le processus de décision d’un agent, la réalisation d’événements aléatoires défavorables à une décision irréversible (Bernanke [1983]). Selon ce principe, un décideur, engagé dans un projet irréversible, s’avère pessimiste. Aussi, seules les réalisations défavorables de l’aléa, auxquelles il sera confronté, seront prises en compte. L’agent économique reporte sa décision dans l’attente d’information plus complète sur son environnement166.
Si est choisie, le décideur peut alors profiter du supplément d’information. Il s’en suit une modification de la valeur de son revenu. En revanche, s’il choisit , la valeur de son revenu reste inchangée.
Ce cadre analytique est supposé atemporel. Par conséquent, la croissance de l’information est, soit ignorée par le décideur, soit inexistante.
Néanmoins, une fois le projet lancé, le comportement du décideur répond au principe des « bonnes nouvelles » (Dixit [1989]). Si la réalisation du projet s’écarte des prévisions initiales dans un sens défavorable, le décideur anticipe une amélioration ultérieure et par conséquent abandonnera l’option de désinvestissement. Si la dégradation de sa situation est profonde et durable, il envisagera une sortie définitive de l’activité.