2. Les représentations imagées

Elles expriment les structures spatiales caractéristiques de la perception visuelle comme la forme, la taille, l’orientation. Elles peuvent avoir un certain degré d’abstraction mais sont moins abstraites que les représentations conceptuelles.

Contrairement à ces dernières, certaines représentations imagées sont des connaissances stables stockées en mémoire à long terme et récupérées par une activation en mémoire. C’est l’exemple des cartes mentales qui nous permettent de retrouver des chemins familiers de façon automatique. D’autres sont labiles car construites de façon dépendante de contextes bien définis. Elles relèvent de l’interprétation et sont le résultat d’un ensemble de traitements de diverses natures. Il s’agit par exemple de la production de représentations imagées liées à la description d’un paysage dans la compréhension d’un texte.

Des travaux ont mis en évidence la spécificité des représentations imagées par rapport aux représentations verbales. Selon Santa (1977), un codage imagé retient les propriétés spatiales d’un stimulus alors qu’un codage verbal retient les propriétés temporelles.

Il existe une parenté étroite entre l’image mentale et la perception, des mécanismes communs sont mis en oeuvre dans ces deux activités cognitives. Les travaux de Kosslyn, Ball et Reiser (1978) sur l’île imaginaire ont montré que des traitements portant sur une dimension spatiale présentent des caractéristiques spatiales même en l’absence de l’objet physique ou d’une image physique de celui-ci. Des sujets devaient mémoriser la carte d’une île imaginaire puis aller mentalement d’un point de l’île à un autre. Les résultats montrent que le temps de balayage mental est fonction de la distance réelle des points sur la carte.

Cependant, il semblerait que si l’image mentale retient un certain nombre de propriétés de l’objet physique elle ne les retient pas toutes. Les codes imagés retiennent les propriétés topologiques des objets mais ne sont pas décomposables en parties comme les images physiques. Ils peuvent cependant, grâce à leurs propriétés spatiales, servir à organiser des informations qui n’ont aucun caractère spatial. Par exemple, la sériation mentale consiste à créer une échelle imaginaire pour classer des informations du genre : A est plus grand que B et B est plus petit que C. C est-il plus petit ou plus grand que A ? (Richard, 1990). Dans ce sens, les représentations imagées ont un certain degré d’abstraction.