Expérience 8

Cette dernière expérience était identique à l’expérience 3 à l’exception de la tâche qui était la même que dans l’expérience 7.

Les résultats indiquent de meilleures performances avec les stimuli de type Ia suivis des IIaA et des III. Contrairement à l’expérience 3 où l’on observait de meilleures performances pour les stimuli anciens, ce sont là les items les plus prototypiques qui sont les mieux perçus. Comme dans l’expérience 7, le changement de tâche a influencé les performances : les sujets ont traité les lettres du prototype.

D’une manière générale les résultats de cette série d’expériences confirment le rôle important des traces épisodiques. Les stimuli qui partagent le plus de lettres communes avec les stimuli d’apprentissage sont les mieux identifiés. Ce qui s’oppose aux théories prototypiques selon lesquelles les stimuli sont d’autant mieux perçus qu’ils sont proches des prototypes. Les expériences démontrent également que des variations dans les tâches ou le matériel utilisé (stimuli d’apprentissage et de transfert) influencent les performances. Le modèle explique la variabilité des résultats par des encodages différents générant des traces différentes et par une récupération de l’information correspondant spécifiquement aux conditions de l’encodage.

Notre objectif était de retrouver des résultats analogues à ceux de Whittlesea avec le même type de matériel dans des tâches de discrimination et de catégorisation perceptives.

La tâche d’identification perceptive utilisée dans le paradigme expérimental de Whittlesea tend à favoriser le traitement des dimensions perceptuelles et est généralement associée à la mémoire épisodique. Ainsi, démontrer l’influence de tous les exemplaires en mémoire dans des tâches de discrimination et de catégorisation permettrait de démontrer que toute récupération de l’information implique les mêmes formes de connaissances et les mêmes mécanismes mnésiques. Dans la perspective d’un seul système de mémoire de nature épisodique, les connaissances activées sont soit proches d’un souvenir précis, soit le résumé d’un bassin d’expériences stockées en mémoire et ce, quel que soit le type de tâche.

La spécificité d’encodage des épisodes de traitement (nature des informations, de la tâche, du contexte, etc) et la diversité des dimensions des traces codées dans un mode distribué et récupérées en parallèle doivent pouvoir expliquer les différences dans les résultats expérimentaux et nous éclairer sur la nature et l’organisation des connaissances en mémoire.

Dans cette perspective théorique, nous avons testé les variables prototypie et distance en faisant varier le type de tâche (catégorisation et discrimination, congruence ou non entre les phases d’apprentissage et les phases test) et en faisant varier le type d’item présenté (les pseudomots étaient plus ou moins prototypiques ou plus ou moins distants les uns des autres).

Nous avons donc construit nos stimuli en déviant d’une, de deux ou de trois lettres deux pseudomots choisis arbitrairement comme prototypes. Nous avons obtenu deux catégories de trois séries d’items (I, II et III) plus au moins prototypiques selon le nombre de lettres déviées. Puis, nous avons dévié d’une, de deux ou de trois lettres des pseudomots à l’intérieur des séries même afin d’obtenir des items plus ou moins distants les uns des autres mais de même prototypie.