3. Analyse des résultats

Seule l’analyse des bonnes réponses est détaillée ici, l’analyse des taux d’erreur n’étant pas significative (temps moyen de 12,03 %).

Tableau 2. Temps moyens des bonnes réponses (en ms) par condition expérimentale sur la tâche de catégorisation de la cible avec indication entre parenthèses de l’erreur standard.
Distance Type I Type III
D1 677 (29 ) 727 (30 )
D3 782 (36) 761 (23)

Les analyses de variance sur les temps moyens de bonnes réponses nous indiquent un effet principal significatif de la variable Distance (F(1,15) = 12.595 ; P < 0.01). Les cibles distantes d’une lettre de l’amorce sont plus vite catégorisées que les cibles distantes de trois lettres (F(1,19) = 15.99 ; P < 0.01). Ceci démontre que la ressemblance entre les exemples a un impact sur la performance des sujets. La distance perceptive entre les amorces et les cibles a influencé le traitement des cibles.

Nous n’observons aucun effet principal de la variable prototypie. Les aspects typiques d’une information ne sont pas automatiquement conservés en mémoire. L’abstraction automatique de la prototypie n’est donc pas une condition nécessaire au traitement des informations.

Cependant, les résultats nous indiquent une interaction proche du seuil de significativité entre les variables Prototypie et Distance (F(1,19) = 6.009 ; P = 0.067). Nous obtenons un effet de la variable prototypie uniquement quand les amorces et les cibles se ressemblent beaucoup.

Cette interaction est illustrée dans la figure 7 présentée ci dessous.

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Figure 7. Temps moyens (ms) dans les différentes conditions expérimentales

Des comparaisons locales nous indiquent que la prototypie est proche du seuil de significativité dans la condition D1 (F(1,19) = 3.75 ; P = 0.068) alors qu’elle n’a pas d’effet significatif dans la condition D3. Le traitement de la cible est facilité quand l’amorce est de type I et perceptivement proche d’elle, c’est-à-dire distante d’une lettre.

Nous observons un temps de réaction relativement long en D3 quand l’amorce est de type I. Cela pourrait être dû au fait que l’amorce prototypique augmente l’activation de la bonne réponse ce qui entraîne par la suite une sorte d’inhibition quand la cible est très différente de l’amorce. Quand l’amorce est de type III, les sujets seraient moins perturbés par la dissemblance entre l’amorce et la cible. L’amorce non prototypique activant peu de traces en mémoire, il n’y aurait pas de conflit entre l’effet des deux variables.