2. Analyse des résultats

Tableau 8. Temps moyen de réaction (en ms) par condition expérimentale sur la tâche de catégorisation des pseudomots avec indication de l’erreur standard pour chaque moyenne et le taux de bonnes réponses (en pourcentages) pour les réponses oui.
Distracteurs
Type d’item Abs Pré
Ia 677 (37) 98% 808 (50) 93%
IIa 757 (42) 90% 917 (61) 91%
IIIa 856 (66) 81% 1022 (61) 75%
IIIb 861 (61) 83% 1009 (53) 74%
IIIc 863 (60) 84% 1020 (74) 79%

Cette analyse nous indique des effets principaux significatifs des variables Distracteur (F(1,15) = 82.06 ; P < 0.01) et Item (F(4,60) = 29.03 ; P < 0.01). Les latences sont plus courtes dans la condition sans distracteur (803 ms) qu’avec distracteur (955 ms).

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Figure 11. Temps moyens (en ms) selon le type d’item

Le figure 11 nous indique que les temps de réaction pour les réponses oui sont plus courts pour les items de type Ia que pour les items de type IIa (F(1,60) = 16.79 ; P < 0.01) et plus courts pour les items de type IIa que pour les items de type IIIa (F(1,60) = 19.47 ; P < 0.01).

Les items les plus prototypiques sont les mieux traités suivis des items moyennement prototypiques et des items non prototypiques.

En revanche, les items de type IIIa vus durant la phase d’apprentissage ne sont pas mieux traités que les items nouveaux de type Ia et IIa.

En accord avec nos hypothèses, la dispersion des items d’apprentissage a annulé les effets de distance et favorisé les effets de prototypie.

Tableau 9. Temps moyen de réaction (en ms) par condition expérimentale sur la tâche de catégorisation des pseudomots avec indication de l’erreur standard pour chaque moyenne et le taux de bonnes réponses (en pourcentages) pour les réponses non.
Distracteurs
Type d’item Abs Pré
Ia 756 (35) 99% 1083 (81) 94%
IIa 839 (42) 88% 1073 (63) 80%
IIIa 812 (37) 90% 1000 (57) 72%
IIIb 920 (50) 87% 1093 (73) 74%
IIIc 891 (45) 83% 1102 (57) 72%

Cette analyse nous indique des effets principaux significatifs des variables Distracteur (F(1,15) = 36.32 ; P < 0.01) et Item (F(4,60) = 6.83 ; P < 0.01). Les latences sont plus courtes dans la condition sans distracteur (844 ms) qu’avec distracteur (1070 ms).

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Figure 12. Temps moyens (en ms) selon le type d’item

La figure 12 nous indique des résultats sensiblement identiques à ceux des réponses oui, à l’exception des items de type IIIa. Les réponses non restent sensibles aux effets de distance par rapport aux exemplaires encodés durant l’apprentissage. Nous observons cette différence entre les réponses oui et non : l’effet de distance disparaît pour les réponses oui et reste présent pour les réponses non alors que l’effet de prototypie reste présent pour les deux types de réponses.

Les résultats de cette expérience confirment le fait que la dispersion des items d’apprentissage favorise l’effet de la prototypie. Il semblerait que lorsque les sujets voient différents types d’exemplaires, ils ont tendance à utiliser l’information prototypique que nous interprétons en termes de tendance centrale vis à vis de tous les exemplaires.

Cependant dans les deux expériences précédentes, les sujets ne connaissaient pas les prototypes de chaque catégorie. Nous avons donc répliqué l’expérience en modifiant la procédure de la phase d’apprentissage : les sujets prenaient connaissance des deux prototypes (KALIG et BUFEL) et de la façon dont les items avaient été construits. Notre objectif était d’augmenter les effets de prototypie non pas en manipulant la dispersion des items mais en présentant les prototypes durant la phase d’apprentissage : ces derniers restaient affichés à l’écran pendant que les items à catégoriser apparaissaient. Cette procédure similaire à celle des expériences 6, 7 et 8 de Whittlesea (1987) était supposée augmenter le poids du traitement des lettres communes aux exemplaires et aux prototypes, donc d’augmenter les effets de la prototypie.