V. Discussion de la troisième série d’expériences

Cette troisième série d’expériences nous a permis d’obtenir des effets de prototypie et des effets de distance selon le type d’items présentés dans les phases d’apprentissage et test. De même que whittlesea, nous avions construit d’autres pseudomots pour cette série d’expériences afin de dissocier la distance et la prototypie. Les items pouvaient être de même prototypie mais plus ou moins distants. Contrairement aux expériences précédentes, les sujets catégorisaient les stimuli dans les deux phases, ce qui semble avoir favorisé les effets de prototypie.

Dans l’expérience 6, les items d’apprentissage étaient de type IIIa et les items test de type Ia, IIa, IIIa, IIIb et IIIc. Les résultats ont confirmé des effets de distance, les IIIa étant mieux traités que les IIIb eux mêmes mieux traités que les IIIc. Ils ont également confirmé des effets de prototypie, les items de type Ia étant mieux traités que les items de type IIa eux mêmes mieux traités que les items de type IIIb et IIIc.

Dans l’expérience 7, nous avons augmenté la dispersion des items d’apprentissage en présentant aux sujets des pseudomots de type IIIa, IIIb et IIIc. Les résultats indiquent un effet de la prototypie pour les réponses oui et des effets conjugués de prototypie et de distance pour les réponses non. Pour les réponses oui, les items de type Ia étaient mieux traités que les items de type IIa suivis des items de type III. Pour les réponses non, les items de type Ia et IIIa étaient mieux traités que les items de type IIa suivis des items de type IIIb et IIIc. Cette différence peut s’expliquer par le fait que les sujets devaient juger si les pseudomots présentés appartenaient ou non à la catégorie P1. La réponse oui était donc directement associée à une catégorie qu’ils avaient appris à discriminer durant l’apprentissage.

Dans l’expérience 8, les sujets catégorisaient des items de type IIIa à l’apprentissage comme dans l’expérience 6. Cependant, les deux prototypes étaient présentés sur l’écran durant toute la phase. Conformément à nos hypothèses, nous avons obtenu les mêmes résultats que dans l’expérience 7, c’est-à-dire des effets de prototypie pour les réponses oui et des effets conjugués de prototypie et de distance pour les réponses non. Le fait de n’avoir pas augmenté la dispersion des items d’apprentissage comme dans l’expérience 7 a été compensé par le fait de présenter les prototypes durant la phase test.

Dans l’expérience 9, nous avons manipulé la distance afin d’obtenir des pseudomots plus ou moins prototypiques et distants des items de type IIIa vus à l’apprentissage. Notre objectif était de dissocier les effets de prototypie et de distance afin de démontrer que les effets de prototypie sont issus de la réactivation des exemplaires traités durant l’apprentissage. Les résultats indiquaient une interaction significative entre la prototypie et la distance pour les réponses oui. Les items prototypiques étaient mieux traités que les items non prototypiques lorsqu’ils étaient distants des items d’apprentissage, ce qui allait dans le sens de nos hypothèses. Pour les réponses non, la différence entre les items de type I/D2 (prototypiques et distants de deux lettres des items d’apprentissage) et les items de type II/D3 (non prototypiques et distants de trois lettres des items d’apprentissage) s’annulait, ce qui pourrait être du au fait que les réponses non étaient moins sensibles à la différence entre la condition distant de deux lettres et distant de trois lettres.