011Chapitre I : STRUCTURATION SPATIALE ET TEMPORELLE : UNE QUESTION DE DOMINANTE

La question de la prédominance de la composante spatiale ou temporelle dans le roman n’a cessé de susciter la polémique, d’autant qu’il est impossible de trancher en faveur de l’une ou de l’autre sans tomber dans le travers de généralisations hâtives ou grossières. S’il faut éviter ce premier écueil qui consisterait à partir en croisade sous le flambeau de l’une ou l’autre de ces composantes, il convient d’en circonvenir un second, plus dangereux encore car souvent ignoré, celui de la définition de tels concepts. Que signifie donc parler d’espace et de temps en littérature ? Si les réponses sont multiples, il conviendra d’envisager alors la problématique sous tous ses aspects et d’éviter toute confusion. Temps et espace sont des concepts physiques, philosophiques mais aussi psychologiques avant d’être des catégories narratologiques et littéraires. Ces différents niveaux de compréhension appellent une mise au point en vue d’une clarification des concepts34.

Notes
34.

Armand Cuvillier dans son chapitre sur l’espace distingue ainsi d’emblée quatre aspects de la question : physique bien sûr mais aussi « psychologique », « épistémologique », « ontologique » et « métaphysique » (« L’espace » in Cours de philosophie, Paris : Le livre de poche/ Biblio essais, librairie Armand Colin, 1954, vol. 1, pp. 116-136.