Université de Lyon II - Lumière
Doctorat langues, Histoire et Civilisation des Mondes Anciens
Centre d’Archéologie Préhistorique de Valence
PRODUCTION, DIFFUSION ET USAGE
DES HACHES NEOLITHIQUES
DANS LES ALPES OCCIDENTALES
ET LE BASSIN DU RHONE
Thèse pour obtenir le grade de
Docteur de l’Université Lyon II
Discipline : Préhistoire
le 29 juin 2001
Directeur de thèse :
M. Olivier AURENCHE, Professeur
Jury composé de :
M. Olivier AURENCHE
M. Alain BEECHING
M. Pierre PETREQUIN
M. Charles-Tanguy LE ROUX
M. Olivier ROUAULT
Mme Danièle SANTALLIER

à mes Aïeux

Résumé

Ce travail documente la question de la production et de la diffusion des lames de hache en roches tenaces polies néolithiques, dans les Alpes occidentales (franço-italo-suisses) et le bassin du Rhône. L’outil hache est également étudié sous ses aspects fonctionnels et symboliques. Cette approche multiple est basée sur la caractérisation des roches (analyses en lames minces et RX), l’étude technologique des produits, leur classification morpho-typologique, et l’étude fonctionnelle des modalités d’usage des outils (traces d’utilisation, emmanchements, contextes de découverte).

Les productions, fortement structurées, s’organisent autour d’une famille de roches : les éclogites alpines piémontaises, les plus utilisées (75 % dans toute la région d’étude), les plus diffusées (150 à 200 km de manière massive) et les plus investies techniquement, depuis l’extraction probablement en carrières d’altitude jusqu’au façonnage par bouchardage et polissage. De puissants réseaux d’échanges transalpins sont progressivement mis en place au Néolithique ancien/moyen I, soulignés par des productions de grandes lames polies non utilitaires. Au Néolithique moyen II, les diffusions d’éclogites atteignent un apogée, sous-tendues par un système de production restructuré. Au Néolithique final, de nouvelles transformations affectent l’ensemble du système qui se maintient dans les reliefs, malgré l’émergence de productions périphériques de faible diffusion. Le caractère non économique du fonctionnement des réseaux d’échanges transalpins peut être démontré. Les Alpes occidentales apparaissent comme des régions de fort dynamisme culturel, que souligne d’autres productions en roches tenaces polies (bracelets, flèches).

Mots-clés

Préhistoire, Néolithique, Alpes occidentales, Rhône, matières premières, technologie, diffusions, échanges, symbolique

Remerciements

OEuvre personnelle, cette thèse n’aurait pu être réalisée sans l’aide de très nombreuses personnes qui de près ou de loin ont contribué à sa bonne conduite. Il m’est donc un devoir agréable d’exprimer ma dette de reconnaissance en remerciant chacun pour son dû, au risque d’oublier certains noms et de répéter quelques autres.

Je tiens ainsi à remercier

Monsieur Olivier Aurenche, Professeur de Préhistoire à l’Université Lumière Lyon II, qui a accepté de diriger ce travail et l’a toujours soutenu, en particulier auprès des autorités régionales et universitaires,

Monsieur Alain Beeching, Chargé de Recherches au Centre National de la Recherche Scientifique, qui a assuré le suivi de ma recherche. Sans lui, je n’aurais pas découvert un beau jour de 1992 les 281 «haches polies» fraîchement déposées au Musée de Valence. Sans sa motivation, son intérêt, sa confiance, son soutien et surtout son amitié et son esprit critique et constructif de chaque instant, ce travail n’aurait pas vu le jour.

Messieurs Didier Binder et Christian Sapin, respectivement directeurs de l’E.R.A. 36 et de l’U.M.R. 5594 du Centre National de la Recherche Scientifique, qui m’ont successivement accueilli dans leur équipe pour la réalisation de cette thèse,

les camarades Jacques-Léopold Brochier, Hassan Sidi Maamar et Joël Vital, les collègues et comparses du Centre d’Archéologie Préhistorique de Valence dont le soutien constant et l’exemple quotidien ont constitué une puissante motivation,

Madame Danièle Santallier, Maître de Conférence en Géologie à l’Université Claude Bernard Lyon I, à qui je dois une bonne part de mes connaissances en géologie du métamorphisme, et dont la franchise de parole s’est toujours révélée constructive,

Monsieur Ruben Véra, cristallographe à l’Université Claude Bernard Lyon I, qui s’est prêté de bonne grâce au jeu des analyses par diffractométrie RX,

les autorités de la Région Rhône-Alpes, Direction de l’économie, de la recherche et de l’enseignement supérieur, qui m’ont accordé une bourse de recherche de 1996 à 1999,

le Ministère de la Culture et de la Communication, Direction de l’architecture et du Patrimoine, sous-direction de l’Archéologie, qui m’a accordé une allocation de formation et de recherche en 2000,

les conservateurs et contractuels de musées qui m’ont autorisé à étudier les collections dont ils ont la charge : Mesdames Cécile Aufaure (Musée de Saint-Paul-Trois-Châteaux), Monique Jannet-Vallat (Musée archéologique de Dijon), Danielle Junod-Sugnaux et Françoise Lorentz-Zoller (Musée d’Art et d’Histoire de Genève), J. Krzepkowfka (Musée Calvet en Avignon), Catherine Leuzinger-Piccand (Musée National Suisse à Zürich), Catherine Louboutin (Musée des Antiquités Nationales à Saint-Germain-en-Laye), Hélène Moulin et Pascale Soleil (Musée de Valence), Nane Tissot (Musée de Mâcon), Maria Antonietta Fugazzola (Museo nazionale preistorico ed etnografico L. Pigorini à Rome ; Messieurs Louis Bonnamour (Musée Denon à Chalon-sur-Saône), Philippe Curdy (Musée de Sion), Gérard Dal Pra (Musée de Soyons), Pierre Dumas (Musée Savoisien), Jean-Pascal Jospin (Musée Dauphinois), René Lauxerois (Musée de Vienne), Bruno Lazarus (Musée des Antiquités Nationales), Henri de Lumley (Institut de Paléontologie Humaine du Muséum National d’Histoire Naturelle), Roland Mourer (Museum d’Histoire Naturelle de Lyon), Bernard Riou (Musée de Paléontologie de La Voulte), Romuald Tanzili (Musée de Brou)

et plus particulièrement Mesdames Françoise Ballet (Conservation du Patrimoine de Savoie, Chambéry), Alexia Fabre (Musée départemental de Gap), Marie-Christine Lebascle (Musée-Château d’Annecy) et Monsieur Pierre Bintz (Institut Dolomieu, Grenoble) qui ont accepté de me confier des objets pour analyses de laboratoire,

les collègues et archéologues de terrain qui m’ont ouvert les tiroirs de leurs fouilles et de leurs laboratoires pour me permettre d’en étudier le mobilier : Mesdames Pierrette Benamour, Sylvie Rimbault, Sylvie Saintot, Mariannick Taras ; Messieurs Pierre Bintz, Aimé Bocquet, Jean-Claude Daumas, Jean Duriaud, René Evesque, Alain Gallay, Jean-Pierre Ginestet, Philippe Hénon, Robert Laudet, Urs Leuzinger, Michel Linossier, Francesco Mezzena, Alain Muret, Régis Picavet, Pierre-Ogier Simonin, Jean-Paul Thevenot, Joël Vital, Jean-Louis Voruz,

et plus particulièrement André Marguet qui m’a amicalement donné toute latitude pour étudier le mobilier issu de ses travaux subaquatiques dans les lacs préalpins français et tirer parti des analyses de laboratoire qu’il a initiées,

les prospecteurs qui m’ont fait bénéficier de leurs découvertes : Messieurs Alain Estival, Alain Jourdan, Georges Piquès,

les détenteurs de collections privées qui ont accepté mes intrusions dans leurs biens : Madame veuve Vallentin du Cheylard, Madame Amicie d’Arces, Madame et Monsieur Brachet,

les collègues dont les discussions et les échanges de points de vue ont alimenté mes réflexions ou apporté des informations inédites : Mesdames Vérane Brisotto, Sylvie Cousseran, Juliette Durand, Anne-Marie Favrat, Nathalie Lazard, Catherine Leuzinger-Piccand, Karoline Müller, Caroline Riche, Monique Ricq-de Bouard, Marica Venturino-Gambari, Ariane Winiger, Barbara Zamagni ; Messieurs Dominique Baudais, Paolo Biagi, Marc Bordreuil, Pierre Corboud, Frédéric Cordier, Philippe Curdy, Francesco Fedele, Frédéric Herbaut, Matthieu Honegger, Charles-Tanguy Le Roux, André Marguet, Bernard Moulin, Pierre-Yves Nicod, Jean-Claude Ozanne, Jacques Pelegrin, Lorenzo Perraudin, Pierre Pétrequin, Gabriel Rodriguez, Jean-Louis Roudil, Daniel Simonin, Gilliam Varndell, Olivier Weller,

en particulier, Monsieur Olivier Barge (Maison de l’Orient Méditerranéen), pour ses conseils et critiques en matière de cartographie,

les membres de ma famille dont le soutien moral et financier n’a jamais été pris en défaut : mes parents, Thierry, Nathalie, Didier et tous les autres,

les ami(e)s qui m’ont hébergé lors de mes parcours nomades dans les Alpes et au-delà, qui n’ont pas ménagé leur temps et leur patience pour me soutenir, me conseiller et m’aiguillonner, selon les instants et les nécessités : Béatrice Baron, Vérane Brisotto, Céline Broccas, Sylvain Collet, Marie-Ange et Jean-Baptiste Jourdant, Catherine et Urs Leuzinger, Michel Luciano et Anne Vilain, Adela Maquieira, Pierre-Yves Nicod, Pierre-Jérôme Rey, Caroline Riche, la comtesse Brigitte Saint-Maurice, Yaramila Tcheremissinoff... ainsi que les ami(e)s de l’Amicale Châteauvert, et j’en oublie,

les courageux(-ses) relecteurs(-trices) : Adela Maquieira, Pierre-Jérôme Rey, Caroline Riche et Danielle Santallier.