1.2.1.3 Bilan rapide des connaissances

Les études pétrographiques permettent dans plusieurs régions de se faire une idée assez précise des roches mises en oeuvre pour fabriquer les lames de hache. En tenant compte du degré d’exclusivité d’une roche donnée dans une région donnée et de l’aire couverte par sa diffusion, il est possible de distinguer de manière schématique cinq types de productions :

Une caractéristique importante de ces productions doit être soulignée : elles connaissent de fortes variations d’intensité au cours du temps. Bien que certaines roches aient été mises en oeuvre durant tout le Néolithique, en particulier celles qui ont le plus circulé, les rares cas bien documentés montrent des maxima de diffusion circonscrits dans le temps. Ainsi, les circulations à longue distance des herminettes de la culture rubanée au Néolithique ancien disparaissent avec celle-ci (Bakels et Arps 1979 ; Plateaux 1990). Les circulations de pélites-quartz vosgiennes de Plancher-les-Mines augmentent fortement entre la seconde moitié du Vème millénaire (Roëssen) et le premier tiers du IVème millénaire avant J.-C. (Néolithique moyen Bourguignon), pour vite décroître ensuite (Pétrequin, Jeudy et Jeunesse 1996 ; Pétrequin et Jeunesse dir. 1995). Les diffusions les plus importantes des cinérites du Rouergue sont reconnues dans les phases récentes du Chasséen, tant dans le Quercy (faciès Garonnais et Caussenard) qu’en Languedoc oriental (faciès Auriac) et en Roussillon (Servelle et Vaquer 2000). Les exemples exposés ainsi que le cas alpin montrent une nette augmentation quantitative des circulations au Néolithique moyen, mais avec des décalages chronologiques sensibles entre régions et entre productions : les diffusions de roches alpines vers le nord de la France (à Chassey par exemple) sont ainsi antérieures à l’essor des productions vosgiennes et rouerguates (Ricq-de Bouard 1991 ; cf. chapitre 5).