La méthodologie est présentée selon les quatre axes stratégiques définis dans la section précédante.
Elle constitue la base indispensable de toute étude de production lithique. Outre l’utilisation de données déjà publiées qui ont fourni des référentiels importants (Ricq-de Bouard 1996 ; Venturino-Gambari dir. 1996), nous avons travaillé à deux niveaux : les analyses de laboratoire et la reconnaissance à l’oeil.
Les analyses de laboratoire sont une étape incontournable des caractérisations pour les roches métamorphiques à l’histoire souvent complexe, qui ne peuvent être déterminées simplement à l’oeil nu ou à la loupe binoculaire. Dans le cadre du programme de recherche CIRCALP (Beeching dir. 1999), un volet important a été consacré à la caractérisation des roches tenaces, travail mené en collaboration étroite avec Danielle Santallier, pétrographe à l’Université Lyon I (Thirault, Santallier et Véra 1999). Le principe retenu a été de procéder à un échantillonnage d’objets au sein des collections étudiées, choix effectué par nous-même en fonction des grandes familles de roches reconnues à l’oeil, des questions posées en fonction de la région d’origine, ainsi que de l’accord des personnes responsables de leur conservation. Nous avons en outre intégré les études menées par D. Santallier à l’instigation d’André Marguet qui a confié pour analyse la totalité des artefacts découverts lors de ses travaux sur les sites lacustres des avant-pays savoyards. Les méthodes d’analyse ont été des plus classiques pour ces roches : étude pétrographique en lame mince sur des échantillons prélevés sur les objets par carottage ou sciage ; diffractométrie aux RX pour déterminer les minéraux présents dans les cas litigieux sur les lames minces ou pour les pièces exceptionnelles ne pouvant être altérées.
Le deuxième volet de caractérisation a été le travail à l’oeil nu effectué par nous-même sur l’ensemble des séries, détermination basée sur la reconnaissance des critères principaux des roches mises en évidence par l’analyse de laboratoire, afin de pouvoir rattacher chaque objet à l’une des grandes familles identifiées. Notons que ce travail a gagné en précision au fil de notre étude par une connaissance croissante des matières premières. Néanmoins, dans les cas litigieux, nous avons pêché par excès de prudence afin de ne pas fausser les analyses16.
Des tests à l’aveugle de corrélation entre nos déterminations à l’oeil et les analyses de laboratoire montrent le bien-fondé de cette démarche, avec des taux d’erreurs ne dépassant pas 10 %.