Le versant rhodanien des Alpes occidentales est caractérisé par l’existence d’une série de grandes dépressions d’origine tectonique, qui séparent les massifs et les vallées internes des Préalpes (carte 4). Le creusement glaciaire a atteint des proportions telles que l’ensemble forme un véritable couloir de vallées successives plus ou moins élargies et jointives, qui permet les circulations du nord-est au sud sans grands obstacles. La puissance des réseaux hydrographiques a permis à ces dépressions de se combler largement depuis le retrait glaciaire, les transformant en zones propices au peuplement humain, d’altitudes peu élevées bien que ceinturées de massifs.
Du nord au sud, il s’agit de la haute vallée du Rhône, le Valais actuel, large et allongé, découpé en tronçons quasi-rectilignes qui constituent le Bas-Valais en aval de Martigny, le Valais central, puis le Haut-Valais en amont de Sierre. Les massifs du Mont-Blanc et des Aiguilles Rouges le séparent de la seconde grande dépression, le Sillon alpin, que R. Blanchard a fort bien décrit : «Le plus étonnant contraste des Alpes françaises est celui qui juxtapose deux domaines aussi différents que la rangée rébarbative des Massifs centraux et l’accueillante dépression qui s’allonge à leur base. Elle comporte pourtant des hauts et des bas, des dilatations et des étroits. Ample et profonde dans le bassin de Sallanches que traverse l’Arve, elle se hausse et se resserre dans la plate-forme de Megève et la vallée de l’Arly ; d’Alberville jusqu’au-delà de Grenoble elle s’épanouit et se creuse en une large coulée que nous appelons la Grande Vallée20, où l’altitude s’affaisse à 210 mètres à Grenoble ; enfin au Sud dans le bassin du Drac, si elle s’élargit parfois à 25 kilomètres, elle se relève en ondulations douces qui avoisinent 1.000 mètres d’altitude21. Mais haute ou basse, elle fait toujours figure de creux, enfoncé entre les redoutables crêtes des Massifs centraux et les bastions préalpins» (Blanchard 1958, p. 45).
Plus au sud, le Sillon alpin disparaît mais la tectonique a créé de grandes dépressions beaucoup moins linéaires et ordonnées, souvent élargies en bassins. Le bassin supérieur de la Durance et son principal affluent de rive droite, le Buëch, drainent et façonnent ces régions. Les dépressions remarquables sont la vallée du Buëch qui constitue un axe majeur de circulation nord-sud prolongé dans sa partie amont par le Bochaine ; le bassin de Gap, relié à la Durance vers l’est par une large vallée ; et la vallée de la Durance qui, tant en aval qu’en amont du barrage de Serre-Ponçon, constitue un axe nord-est/sud-ouest important.
Ou Grésivaudan.
Matheysine et Trièves.