3.1.3 Les Préalpes sédimentaires et les grands lacs

Les Préalpes, issues du charriage d’une partie de la couverture sédimentaire alpine, présentent des morphologies très diverses. La plupart sont fortement individualisées en massifs sédimentaires autonomes souvent difficiles d’accès, cernés de dépressions : Sillon alpin à l’est, avant-pays à l’ouest, cluses et lacs. Au nord le Chablais, les Bornes et les Bauges sont plus ou moins ouverts par des réseaux hydrographiques centrifuges. L’Arve et le Fier les séparent. Plus au sud, la Chartreuse et le Vercors sont fortement cloisonnés par les hautes parois qui les bordent. Le Vercors est ainsi quasiment ceinturé d’abrupts qui en font une véritable place-forte naturelle. Dans les deux massifs, le réseau hydrographique est tourné vers l’ouest, où les accès sont plus aisés. Avec le Diois et les reliefs des Préalpes drômoises et des Baronnies commencent les Préalpes du Sud. Les massifs ne sont plus aussi délimités, et l’orientation générale des reliefs prend dans les Baronnies une direction est-ouest. Le fort plissement de ces régions conduit à des formes de reliefs extrêmement cloisonnées, avec de longues crêtes et des vallées parallèles qui sont drainées par les bassins de l’Aigues et de l’Ouvèze à l’ouest, du Buëch à l’est. Les Baronnies butent au sud sur les massifs du Mont-Ventoux et de la montagne de Lure (plateau d’Albion), limites de notre zone d’étude.

Les grands lacs péri-alpins issus du retrait glaciaire sont communs à l’ensemble des Alpes. Dans les Alpes du Nord françaises, le Léman est le plus important d’entre eux, avec ses 60 km de longueur est-ouest. Les rives plates sont bien développées dans sa moitié occidentale, tandis que les reliefs le bordent étroitement dans sa partie orientale. En Savoie, le lac d’Annecy et le lac du Bourget, allongés chacun sur une quinzaine de kilomètres entre des massifs abrupts, offrent des bassins versants courts et ne sont ouverts qu’à leurs extrémités. Les marais de Chautagne pour le lac du Bourget servent de tampon avec le cours du Rhône : suivant le niveau respectif des eaux, l’un devient le déversoir de l’autre. Le lac d’Annecy est plus stable mais aussi plus enclavé. Des lacs plus petits parsèment les piémonts préalpins, et deux d’entre eux ont livré des habitats néolithiques : le lac d’Aiguebelette, à l’ouest de Chambéry, et le lac de Paladru, plus au sud-ouest.