4.2.2 Céramiques imprimées : les phases récentes

En Ligurie, une phase récente de l’Impressa reconnue à la grotte Pollera et aux Arene Candide trouve des affinités stylistiques avec les phases récentes du Cardial provençal (Odetti 1987). Dans le Cardial, une nette régionalisation des styles céramiques est sensible après environ 5200 avant J.-C., avec la montée en importance des décors de sillons et de cannelures. En Languedoc, ces phases récentes sont regroupées sous le terme d’Epicardial (Guilaine 1976, 1986). Plus à l’est, une continuité d’évolution du Cardial zoné, avec une perte progressive de la structuration des décors et une diversification des motifs et des techniques décoratives, est mise en évidence tant en Provence orientale où des influences d’Italie péninsulaire sont perceptibles (Binder et Courtin 1986, 1987) que dans le groupe Cèze-Ardèche (phases 3 et surtout 4 ; Beeching 1986, 1995a). L’emprise géographique du Cardial dans les massifs préalpins demeure mal connue mais semble nette, avec présence de sites à céramique (Beeching 1999b). En Vercors, un niveau Epicardial est attesté sur le site de la Grande Rivoire avec mouton domestique et matériel de mouture (couche B1inf/B1b ; Picavet 1999). Plus au nord, dans le Bugey, les couches 54 à 60 de la grotte du Gardon à Ambérieu attestent la présence d’un Néolithique ancien à faune domestique discrète (Nicod 1995, Chaix 1997).

Plus à l’intérieur des massifs alpins, le Néolithique ancien est très mal représenté. Dans la vallée du Buëch, la présence d’un Néolithique d’affinités méridionales est relevée, sur la base en particulier de la présence de tranchets (Beeching, comm. orale), à Sigottier/Le Forest et Sigottier/La Plaine, ainsi que sur le site de la Tuilerie Pelloux à Monetier-Allemond dans la vallée de la Durance. Le Grésivaudan et la Savoie n’ont pour l’heure livré aucune preuve probante de Néolithique ancien (Rey 1999, p. 47). De même les massifs internes sont des terres inconnues.