Bien que les données soient fort disparates, la néolithisation des Alpes et des régions comprises entre l’Adriatique et le bassin du Rhône apparaît fortement polythétique, avec un réel dynamisme du Mésolithique Castelnovien implanté au-delà de la zone de première occupation néolithique, et dont les proximités culturelles de part et d’autre des reliefs doivent indiquer l’existence de relations transalpines, mises en évidence dans les Alpes orientales (Bagolini 1987) mais encore à étudier pour les Alpes occidentales. Mais les premières traces tangibles de circulations transalpines sont à placer, en l’état actuel des connaissances, dans des phases récentes du Néolithique ancien, à la charnière des VIème et Vème millénaires av. J.-C., avec la mise en place des premières communautés néolithiques du Valais et les influx danubiens dans la plaine padane à travers les Alpes slovènes et la Carinthie. A la même hauteur chronologique, les influences Fiorano débordent largement l’emprise padane et se retrouvent en Ligurie, en Provence et ce qui nous intéresse plus, sur le site perché de Vif/Saint-Loup qui domine la plaine de Grenoble, tous dans une phase chrono-culturelle qui peut être rattachée au début du Néolithique moyen (Beeching 1999b ; cf. infra)39.
Les pichets Fiorano se retrouvent en petit nombre dans les niveaux post-Impressa et pré-VBQ des Arene Candide (couches 24 à 22 des fouilles Bernabò Brea ; Maggi et Starnini 1997, couche 13 des fouilles Tinè ; Tinè 1986) et de La Pollera (couches 23-24), dans les niveaux post-Cardial et pré-Chasséen de Fontbrégoua (Echallier et Courtin 1994), dans les niveaux ultimes du Cardial de Châteauneuf-les-Martigues (Beeching 1999, p. 462) et à Vif/Saint-Loup dans le bassin de Grenoble, hors stratigraphie (ibid. ; Bocquet 1997, p. 304).