Selon les régions, le début du Néolithique moyen n’est pas placé dans les mêmes contextes culturels ni dans le même laps de temps. Il s’en suit des décalages dans la nomenclature et dans la chronologie qui ne sont pas forcément préjudiciables pour autant que l’on s’accorde sur le contenu des ensembles culturels. Tout en gardant à l’esprit qu’il ne s’agit que d’un artifice, nous retenons comme limite chronologique supérieure les plus anciennes manifestations de rupture dans l’évolution des groupes à céramiques imprimées, qui prennent place en Ligurie à partir de 5000/4800 av. J.-C. (Maggi et Chella 1999). Elles correspondent à l’apparition de la technique des décors géométriques réalisés par gravure sur les céramiques, attestés aux Arene Candide et à La Pollera44. La technique se retrouve dans le groupe de Vhò (Bagolini 1977), en France du Sud dans les groupes post-Cardial du Sud-Ouest français (groupe de Montbolo, groupe de Bize ; Vaquer 1977), en Provence dans les niveaux post-Cardial et pré-Chasséen de la Baume Fontbrégoua (Courtin 1976c) et dans les Préalpes françaises (NM IA proposé par Beeching 1999b). Cet horizon à décors gravés est contemporain pour partie du Fiorano des plaines padanes puisque des pichets caractéristiques de cette culture sont présents aux Arene Candide et dans les occupations provençales et dauphinoises (cf. supra), ce qui assure un statut chronologique charnière entre Néolithique ancien et moyen pour les groupes du Neolitico antico padano décrits plus haut qui sont encore en place dans le premier quart du Vème millénaire av. J.-C.
Odetti 1977 ; Maggi et Starnini 1997. Les auteurs divergent sur l’interprétation à donner à ce fait, étape chronologique (style Pollera défini par G. Odetti, qui l’appelle Neolitico Medio 1) ou type de décor à portée plus large qui s’inscrit dans le phénomène des décors rayés-quadrillés de Méditerranée occidentale qui ne sont pas tous réalisés par gravure (Vaquer 1977).