Le choix retenu de prendre en compte le plus grand nombre possible de lames polies dans la région d’étude définie au préalable nous a conduit à consacrer un temps très long à l’inventaire bibliographique et oral des séries, puis à leur examen pièce à pièce, dans la mesure du possible et en fonction de l’accessibilité des objets. Ces derniers se répartissent en deux catégories de statut et d’intérêt différents.
Les lames polies provenant de sites néolithiques avérés, collectés par ramassages de surface, sondages ou fouilles, qu’ils soient anciens ou récents. Le principal avantage des sites archéologiques est de fournir des informations extrinsèques d’ordre chronologique, fonctionnel et contextuel, avec des degrés de précision et de fiabilité variables.
La nécessité de prendre en compte les nombreuses séries de découvertes dites isolées est apparue dès la définition du sujet, pour deux raisons. Elles sont abondantes (près de la moitié de notre corpus en est constitué), ce qui permet un traitement statistique plus fiable des critères intrinsèques. De telles séries ont toujours été mises à profit dans les études à grande échelle de productions61. De plus, les objets conservés ne présentent pas les mêmes caractéristiques que ceux des sites : il s’en rencontre en particulier de plus grands qui complètent l’éventail morphologique et dimensionnel des productions. Mais en contrepartie, les informations extrinsèques sont dans la plupart des cas des plus limitées.
Afin de ne pas alourdir le texte, l’inventaire des objets intéressant notre étude a été placé en annexe. L’annexe 1 dresse la liste des collections et séries d’objets étudiés de visu, précédée d’un bref historique des grandes collections des XIXème et XXème siècles qui constituent une bonne part du corpus. L’annexe 2 regroupe les informations extrinsèques concernant toutes les découvertes connues de lames polies et autres objets associés. L’annexe 10 constitue la liste des lames polies prises en compte dans notre étude avec, pour chaque, les principales données descriptives.
Il nous parait important d’insister sur les problèmes de fiabilité de notre corpus, dont dépendent la qualité des informations employées. Nous présenterons ensuite les critères descriptifs retenus pour l’étude des lames polies avant de commenter la carte de répartition des découvertes.
Grimes 1979, pour la Grande-Bretagne ; Le Roux 1999, pour les roches bretonnes ; Santallier, Tardiveau et Vuaillat 1986 pour les roches limousines ; Piningre 1974, Jeudy, Jeunesse et alii 1995 pour les roches vosgiennes.