Les serpentinites et des chloritites sont des roches ultrabasiques qui dérivent d’anciennes péridotites affectées par un épisode de métamorphisme d’intensité variable qui conditionne l’apparition des minéraux75. Pour déterminer les minéraux et déduire le degré atteint par le métamorphisme, l’étude diffractométrique est nécessaire.
A l’oeil nu, les lames de hache en serpentinite (roches où les minéraux serpentines sont majoritaires) ont souvent un grain assez gros, plus rarement fin, et sont massives, avec parfois une schistosité développée dans le plan horizontal de la pièce. Les couleurs sont variables, les tons dominants étant les verts plus ou moins clair à sombre, parfois teinté de jaune (par une altération de cristaux ?). Les exemplaires mouchetés ou marbrés avec une teinte claire et une plus sombre sont fréquents. En lame mince, les serpentinites montrent une texture de type lépidoblastique formant des litages, ou bien maillée ou fibreuse. Des chlorites magnésiennes remplissent parfois des couloirs de déformation qui isolent des nodules serpentineux non déformés. Les chlorites peuvent être également disséminées ou groupées en amas polycristallins dans une matrice serpentineuse. Les minéraux opaques dessinent fréquemment des réseaux dans la trame serpentineuse, mais sont beaucoup plus rares associés aux chlorites. Un cas présente des clinopyroxènes reliques. En diffractométrie, la seule serpentine déterminée est l’antigorite, preuve d’un métamorphisme de température relativement haute.
Les rares lames de hache en chloritites sont constituées d’une seule ou de plusieurs chlorites, accompagnées de serpentines ou d’autres minéraux (clinopyroxènes reliques, minéraux opaques). En lames minces, les textures apparaissent avec une orientation planaire plus ou moins nette, formant parfois un débit schisteux au niveau macroscopique. Leur couleur claire est dans les tons gris-vert teinté de jaune. A ce groupe de roches peut être rattachée l’unique pièce constituée de trémolite (annexe 9, M113), certainement associée à des chloritites ou à des serpentinites à l’affleurement, ainsi que deux exemplaires de métapéridotites de haute température identifiées en diffractométrie et représentées par des paragenèses à orthopyroxène seul76, de couleur gris-bleu à gris-vert terne clair.
A température croissante, le métamorphisme produit d’abord des serpentines (minéraux) de basse température comme la lizardite ou le chrysotile. A plus haute température, l’antigorite et les chlorites apparaissent. Les chlorites restent stables sur un large intervalle de température, puis se forment les amphiboles de type trémolite ou les pyroxènes de type diopside en fonction de la présence éventuelle d’eau, puis les péridots, puis enfin les pyroxènes de type hypersthène.
DSET51 et DSET107, annexe 9.