2. Origines et circulations des matières premières

Pour préciser les origines des roches mises en oeuvre dans les lames de hache, le recours aux données archéologiques est nécessaire. Dans cette section, nous n’abordons pas les informations d’ordre technique qui peuvent nous renseigner sur l’origine des roches, en particulier les supports qui, lorsqu’ils sont identifiables, apportent des précisions importantes sur le type de gisement (galets, blocs roulés, blocs frais, etc.). Ce point sera étudié au chapitre suivant. Nous procédons ici à l’analyse spatiale des roches constituant les lames polies afin de mettre en évidence les relations existant entre les affleurements et les sites de découverte, sans tenir compte des données chronologiques qui seront intégrées ultérieurement (chapitre 5), ce qui permet de prendre en compte les nombreuses lames de hache sans contexte connu. Pour ce faire, nous avons cartographié pour l’ensemble de notre zone de travail les différents groupes de roche définis plus haut, soit à l’échelle générale, soit en focalisant sur les départements de la Drôme et des Hautes-Alpes où les découvertes sont les plus nombreuses (cartes 12 à 17). Afin de quantifier les informations, les données issues de l’analyse objet par objet sont groupées par unité spatiale, canton ou commune selon l’échelle de la carte. Afin de pouvoir représenter à la fois les types de roches, leur proportion relative et le nombre de lames polies pour chaque unité, le principe des graphiques circulaires a été retenu. En théorie, seules les unités spatiales contenant plus de trente individus sont statistiquement fiables, mais celles qui en recèlent plus d’une dizaine donnent de bonnes indications, tandis que les unités à moins de dix objets ne sont pas représentatives par elles-mêmes mais confirment les grandes tendances. La répartition spatiale de chaque groupe est étudiée séparément avant de dresser une première synthèse sur les mouvements de roches tenaces dans les Alpes et le bassin du Rhône.