2.7.2 Les fibrolites

La majorité des lames polies en fibrolite se rencontrent dans l’axe rhodanien (carte 16)100, avec en particulier une concentration de découvertes en bas Vivarais et en Valdaine, deux exemplaires à hauteur de Vienne en rive droite du Rhône (n° 456), et un à Lyon (n° 463). Les découvertes de Valdaine et de Vienne appuient l’idée de lieux de passages privilégiés du fleuve où transitent entre autre les roches tenaces, comme nous l’avons vu plus haut pour les éclogites. Quelques pièces se retrouvent plus à l’est à l’entrée de la cluse de Grenoble101 et de celle de Chambéry102. L’exemplaire de Domsure en Bresse (n° 713) atteste de circulations plus au nord. L’ensemble de ces découvertes montre une circulation depuis le Massif Central, et plus précisément les bassins supérieurs de la Loire et de l’Allier où l’exploitation des fibrolites est reconnue de longue date : des lieux de fabrication sont signalés à Beaulieu dans le Puy-de-Dôme (Balsan 1959, p. 155), à Sanssac-l’Eglise en Haute-Loire (Daugas 1976, p. 36), à Cormail et au Chilou (Philibert 1980, p. 146). La fibrolite est couramment employée pour les lames polies en Haute-Loire (Bayle des Hermens 1972) et des diffusions sont attestées vers le nord : elles représentent 6,5 % du mobilier étudié dans le département de la Loire (Masson 1977, p. 30) et sont présentes dans le Bourbonnais et le Charolais (ibid., p. 15). Les lames de hache en fibrolite du bassin rhodanien représentent donc les rares diffusions lointaines (environ 150 km maximum) de productions centrées sur les hautes terres sud-orientales du Massif Central, qui circulent en direction du nord et de l’est. Des origines de régions plus lointaines où l’emploi des fibrolites est attesté, Pyrénées (Nougier et Robert 1953) ou massif Armoricain (Giot 1952) peuvent ainsi être écartées103.

Notes
100.

Fait déjà relevé par A. Bocquet (Bocquet 1969-70, p. 30).

101.

Sites de La Buisse, n° 406 et 406-1.

102.

Un exemplaire à Saint-Alban-Leysse/Saint-Saturnin, n° 531-1.

103.

De plus, les auteurs soulignent la quasi-absence de diffusion des productions en fibrolite bretonne (Giot 1952).