2.7.5 Les silex

Du point de vue archéologique, trois groupes de lames de hache en silex peuvent être distingués (carte 17). Le premier concerne les haches dites de type Glis-Weisweil, qui sont des pièces non polies, façonnées par retouches bifaces soignées, de forme triangulaire allongée. Produites à Stälzler dans le Jura suisse (Ewald et Sedlmeier 1994 ; Sedlmeier 1995), elles sont diffusées à la charnière des V-IVème millénaires av. J.-C. dans le nord de la Suisse ainsi que de manière moins fréquente sur les rives du Léman et en Valais (Gallay 1977, p. 166-173, pl. 76 ; Speck 1988). Aucun exemplaire nouveau ne peut être ajouté à ce corpus, mais un rapprochement peut être effectué avec des lames de hache en silex taillées bifaciales, non polies, qualifiées de campigniennes par les auteurs. Tous les exemplaires recensés dans le bassin rhodanien sont soit perdus, soit de conservation inconnue. Il est donc difficile d’aller plus loin dans la comparaison avec le type Glis-Weisweil, le seul point sûr étant l’absence de polissage. La seule pièce dont la longueur est connue, celle de Habère-Poche (n° 615), de 11,2 cm, parait un peu courte pour être de type Glis-Weisweil. Néanmoins, les découvertes de Habère-Poche et de Boëge (n° 530) sont en continuité avec le semis de découverte suisse (carte 17). Les cas de Saint-Antoine-l’Abbaye en Isère (n° 441) et de Bourg-les-Valence dans la Drôme (n° 23) échappent à cette logique, mais là encore, le caractère lacunaire des informations disponibles doit inciter à la prudence.

A contrario, le troisième type de lames de hache en silex, celles qui sont polies après taille, a une répartition assez bien centrée sur l’axe rhodanien, à l’exception de deux exemplaires recensés en Savoie (carte 17)104. Les deux secteurs nettement séparés où sont concentrées les découvertes suggèrent l’existence de deux origines distinctes pour ces pièces. Au nord, les points de découvertes de la basse vallée de la Saône et de la confluence avec le Rhône peuvent être associés aux haches en silex signalées dans le Forez, le Charolais (Masson 1977, p. 13-14) et la vallée de la Saône (J. Duriaud, comm. personnelle, et collections du musée de Mâcon), ces deux dernières régions pouvant être productrices de lames de hache en silex. Au sud, neuf points de découvertes, dont sept sûrs, documentent la présence de lames polies en silex dans le bassin du Buëch, le sud-Drôme et peut-être la vallée de l’Ardèche. La provenance de ces pièces est difficile à établir : s’il ne s’agit pas de productions régionales, elles peuvent avoir suivi le couloir rhodanien depuis le Lyonnais, ou, de manière plus probable, provenir de régions plus méridionales ou occidentales. L’absence de découvertes plus à l’est suggère que ces pièces ne sont pas provençaux, et le semis de découvertes languedociennes pourrait trouver là un prolongement (Vaquer 1990, p. 362-366).

Notes
104.

La Léchère, n° 529 et Seythenex, n° 630.