1.2.1.3 Les glaucophanites

A une exception près, les glaucophanites et les roches à glaucophane identifiées dans notre zone d’étude s’insèrent dans les productions mises en évidence dans la basse vallée de la Durance (cf. p. 33 ; cartes 12, 13 et 18). Dans cette région, le recours aux galets recueillis dans le lit majeur de la rivière ou dans les dépôts fossiles alluviaux ou fluvio-glaciaires est démontré par la présence fréquente de néo-cortex de galet sur les lames polies ainsi que par des sites de travail où les étapes de façonnage des galets sont représentées : sur les sites de hauteur de La Fare à Forcalquier (Lazard 1993), des Lauzières à Lourmarin (Ricq-de Bouard 1996, p. 180-184) et sur un site de terrasse connu par ramassages de surface près de Manosque (Lazard, comm. orale). Dans notre corpus, le néo-cortex du galet est présent dans 18 % des cas (fig. 16). En l’état actuel des connaissances, aucun élément ne permet d’envisager des approvisionnements en amont sur les affleurements du Queyras ou sur les gros blocs des hautes vallées affluentes, mais les connaissances sur les lames polies et l’occupation néolithique en général sont très faibles dans ces régions d’altitude (carte 8). La connaissance des affleurements de glaucophanites par les néolithiques est néanmoins probable car ils sont situés à proximité des axes de parcours transalpins qui ont été utilisés en particulier pour les circulations des éclogites (carte 12). Le site du torrent de Julien à Uvernet-Fours près de Barcelonnette, bien que situé au sud des affleurements du Queyras, démontre la réalité des circulations d’altitude dans cette région au moins dès le début du Néolithique moyen (carte 9, point A ; Beeching et Riols 1999).