1.3.2.4 Le polissage fin

Le troisième type de polissage reconnu est très rarement représenté : 16 pièces seulement sont formellement identifiées, mais la difficulté de reconnaissance est grande. Il s’agit d’un polissage très régulier et très bien conduit, par petites plages larges mais peu longues imperceptibles à l’oeil nu. A première vue, il ne se distingue guère du polissage commun du premier type décrit, mais à la loupe binoculaire, les différences sont marquées : les stries de polissage sont plus fines, preuve d’un grain de polissoir très fin, inférieur au dixième de millimètre, et les plages polies peuvent être soit toutes orientées dans la même direction, souvent transversales au grand axe de la pièce, soit orientées dans des directions variables d’une plage à l’autre, mais qui peuvent être ordonnées à l’échelle de l’objet. Les meilleurs exemples en sont donnés par les huit exemplaires du dépôt de la Bégude-de-Mazenc (pl. 116 à 120, 122 à 124). L’organisation du polissage dénote une grande maîtrise de la technique, poussée ici au maximum de ses possibilités : les limites entre plages polies sont nettes à la loupe, ce qui montre de nombreuses reprises en tous sens, mais à l’oeil nu le polissage apparaît uniforme, sauf parfois près du sommet où des facettes à arêtes marquées apparaissent. De même, les biseaux du tranchant et les liaisons entre biseaux et côtés sont soignés. Hormis à La Bégude, huit autres cas ont été identifiés sur des lames polies entières ou sur des extrémités distales. Mais il est probable que quelques autres cas soient à découvrir parmi les polis que nous n’avons pas pu examiner à la loupe binoculaire. Néanmoins, il apparaît que ce type de polissage soigné est lié à la fabrication de grandes pièces. Il participe donc de la distinction de certaines lames polies étudiée plus loin (chapitre 7).