2.1.4 Le rapport aux roches et aux supports

L’étude des relations entre types morpho-techniques, matières premières et supports s’appuie sur un corpus de 1819 lames polies (fig. 30, haut). Les trois types A, B et C forment les trois quarts du corpus, et le type A la moitié du total : les lames polies façonnées par long bouchardage déterminant une section ovalaire sont bien les formes principales des productions alpines. Le fait est patent pour les éclogites, les jadéitites et les glaucophanites qui respectent ces proportions. Mais les ultrabasites et les roches «valaisannes» s’écartent de ce modèle et présentent chacune une tendance différente : dans les premières, les trois types A, B et C de formes longuement façonnées représentent moins du tiers (30 %), tandis que les éclats peu ou pas transformés (type D) avoisinent 40 % des pièces. Pour les secondes, le faible emploi du bouchardage déjà relevé (fig. 9) se traduit par des formes dominantes du type C (48 %).

La relation entre type de support et morphologie permet de préciser ces données (fig. 30, haut). Il apparaît que pour les éclogites, les jadéitites et les glaucophanites, il n’y a pas de relation forte entre le recours aux éclats et un type de forme. Autrement dit, le support ne détermine pas le type de façonnage choisi. A contrario, pour les ultrabasites existent deux types de liaison technique : les éclats sont exclusivement employés peu ou pas transformés (type D), tandis que les autres supports sont façonnés (A, B et C). De même pour les roches «valaisannes», les éclats sont préférentiellement façonnés par polissage (type C) ou utilisés tels (D).