Un seul site fouillé a livré des preuves du travail des lames polies : les Balmes à Sollières en Haute-Maurienne (n° 547-1)121. Dans le niveau profond, daté de la fin du Néolithique moyen II, deux lames polies sur éclat et un percutant sur éclat (de lame polie ?), tous en éclogite, documentent plus la diffusion que le travail des roches. Dans les niveaux supérieurs (Néolithique final et remaniés), dix lames polies et fragments ont été retrouvés. Outre les trois fragments sciés en éclogites déjà décrits (cf. p. 185 ; pl. 34) à rapprocher de ceux de Balm’Chanto (supra), une ébauche entière en éclogite a été abandonnée en cours de bouchardage et/ou de polissage, qui semblent ici être mis en oeuvre de manière concomitante (pl. 35 n° 3). Le façonnage est de type B. Une autre pièce entière, ébauche ou lame polie achevée en métabasite épizonale, a probablement été réutilisée en percutant proximal et distal, bien que le statut exact de l’objet soit difficile à établir. Un fragment de percutant en éclogite remploi peut-être une lame de hache brisée. Trois autres petits percutants sphéroïdes ou allongés, en roche indéterminée, peuvent être liés au travail des roches tenaces. Mais le statut du site par rapport à la production de lames de hache ne peut être établi de manière définitive : la fabrication de pendeloques en chlorite nécessite de petits percuteurs pour le débitage des éclats attestés sur le site (Thirault, Santallier et Véra 1999, et étude inédite), et rejoint donc l’interrogation soulevée à propos des polissoirs du même site décrits plus haut.
Une grande ébauche brisée à un stade avancé du façonnage provient de Chauveton près d’Embrun, dans la vallée de la Durance (n° 315 ; cf. description p. 184 ; pl. 153).
Faute de temps, nous n’avons pas pris en compte les découvertes effectuées fin 1999 par P.-J. Rey sur le site des Moulins à Bozel en Tarentaise (n° 514-1).