4.2.1 Les galets perforés

Quatre pièces sont de formes irrégulières. Elles proviennent de moyenne vallée du Rhône, du Diois et de la basse vallée de l’Isère (carte 31).

  • La première, sans contexte connu, provient du quartier Saint-Genis à Livron, en moyenne vallée du Rhône près de la confluence de la Drôme avec le Rhône (n° 77 ; pl. 175 n° 1). Façonnée dans une roche métamorphique brun-gris terne indéterminée, sa forme ovalaire irrégulière est due à l’emploi d’un galet non travaillé, sauf pour la réalisation de la perforation biconique. Le galet mesure 14x10,9 cm pour une épaisseur maximale de 3,9 cm ; la perforation réalisée par bouchardage a un diamètre de 1,7 cm au point de jonction.

  • Un second disque percé provient de la commune limitrophe de Loriol, sur l’autre rive de la Drôme (n° 189). Appartenant à la collection Morel vendue au British Museum, il est connu par une mention dans l’inventaire de L. Morel, dans celui de J.J. Jully (1959) et par un croquis établi dans les registres d’entrée du British Museum dont une copie nous a été communiquée (pl. 175 n° 2). D’après ce dernier document, l’objet mesure 4,8 pouces de diamètre, soit 12,8 cm. Le croquis montre une forme externe assez anguleuse et une perforation tronconique de 2 cm de diamètre environ à la jonction. La section n’est pas représentée mais le manuscrit précise qu’il s’agit d’une «serpentine» polie, détermination à considérer comme purement indicative d’une roche tenace de couleur verte.

Très en amont dans la vallée de la Drôme, un exemplaire perdu a été publié par H. Müller sur la station des Terres Blanches à Menglon dans le Diois (n° 84-2 ; pl. 174 n° 1). Selon l’auteur, «un beau galet en grès local, plat et rectangulaire, a été perforé par martelage ; le trou, de 19 cm dans son plus grand diamètre, a été amorcé des deux côtés ; le galet au point perforé mesure 36 mm d’épaisseur. Poids : 865 gr.» (Müller 1930, p. 14 et pl. 5 n° 1).

Une pièce beaucoup plus irrégulière provient du lieu-dit La Grande Martinette à Romans-sur-Isère, dans la basse vallée de l’Isère (n° 190). Découverte isolée lors de travaux, elle a été décrite par J.-M. Cornet qui en produit un dessin (pl. 174 n° 2) : «Il s’agit d’un galet siliceux, de provenance locale, bombé sur le dessus, plat en-dessous, avec une extrémité un peu plus effilée que l’autre. Il mesure 146 mm de long pour 91 mm de large. Hauteur 58 mm. [...] la partie bombée [présente] un trou conique inachevé, de 24 mm de diamètre à l’ouverture pour 6 mm à l’autre extrémité. Ce trou, profond de 35 mm, va en se rétrécissant régulièrement jusqu’à 8 mm environ du fond, où il y a un décrochement. La présence d’un ombilic de pierre au fond du trou permet de penser que le forage s’est effectué à l’aide d’une baguette mettant en mouvement un abrasif humide» (Cornet 1962). L’emploi d’un galet non façonné rapproche cette ébauche des disques percés précités, mais l’auteur signale la présence d’un piquetage sur une extrémité pouvant correspondre à une amorce de façonnage.