1.3.2 Les productions en autres roches tenaces

Pour ce qui concerne les productions de lames de hache en roches autres que les éclogites, les données sont également disparates. Pour les roches «valaisannes», les sites valaisans du Néolithique moyen II attestent du travail sur place de ces roches régionales : Saint-Léonard/Grand Pré (n° 815-2) et Bramois (n° 805-1). Bien qu’aucune ébauche n’ait été retrouvée à Savièse/la Soie, il n’est pas possible d’évoquer une quelconque spécialisation de sites dans le travail de ces roches.

Sur le Léman, le travail des diverses roches morainiques est assuré sur la plupart des sites (cf. p. 227) mais les datations sont rares. Les seules données chronologiques sûres sont la présence à Genève/Eaux Vives d’ébauches en cours de bouchardage et/ou de polissage, dont une qui présente des facettes longitudinales (pl. 76 n° 1). Dans le Bugey, deux sites du Néolithique final, Chamboud à Montalieu-Vercieu (n° 428-1) et Géovreissiat/Derrière-le-Château (n° 717-1) ont fourni des lames de hache inachevées en roches tenaces (pl. 39 à 43), qui s’inscrivent bien dans le mouvement de repli de la diffusion des éclogites mis en évidence à cette période en Bugey (cf. supra). Par contre, l’ébauche de Dommartin dans la Dombes, en probable actinolite bourguignonne (n° 712 ; pl. 143 ; cf. p. 134) doit être plus ancienne si l’on en juge par les éléments de datation disponibles dans la région de provenance : le site de production de Champ-Villars près de Tournus en val de Saône est très homogène et est considéré comme la plus ancienne implantation chasséenne du Tournugeois (Duriaud, Rajot et Boisseau 1983 ; Duriaud 1996a), et les lames de hache en actinolite sont bien attestées dans les niveaux chasséens de Chassey-le-Camp (Ricq-de Bouard et Antipolis 1996).

Plus au sud en basse Ardèche, la reconnaissance d’ébauches en métabasites épizonales sur les sites du Néolithique final corrobore leur importance dans l’outillage poli à cette période : une moitié proximale bouchardée à gros grain provient de la Baume de Ronze à Orgnac (niveaux Ferrières ; pl. 52 n° 6). Au Pontiar (n° 238-5), les vingt pièces en schiste à trémolite dont dix-sept ébauches sur galets ne peuvent être datées avec certitude, au vu des problèmes stratigraphiques de la fouille, mais ils sont tous attribués à l’occupation du Néolithique final (pl. 108 à 113).