1.1.2 Les cassures mésiales

Elles sont attestées dans 299 cas sur 1969 lames polies décrites, soit 15,2 %, en ne comptant que les cassures initiées dans le corps de la lame polie et en écartant celles qui ont pris naissance sur une extrémité pour se propager dans le corps (fig. 52). Les cassures mésiales correspondent à des accidents violents ayant brisé la lame polie en plein coeur, selon trois modalités possibles. Les cassures peuvent être plus ou moins planes et transversales au grand axe de la lame, ce qui est le cas le plus fréquent (79,6 %), ou bien être longitudinales à cet axe (4,7 %) ou complètement irrégulières (5,4 %). Dans le premier cas, le plan de cassure peut être entièrement transversal à la fois à la largeur et à l’épaisseur de la pièce (ex : pl. 19 n° 2), cas le plus fréquent (près d’un sur deux), ou être incliné selon un axe variable soit dans l’épaisseur, soit dans la largeur (ex : pl. 99 n° 3), soit selon ces deux axes. Parfois, la cassure transversale provoque la formation d’un plan très irrégulier et non orienté (ex : pl. 46 n° 4). Dans 50 cas, soit 16,7 %, la cassure est reprise par taille, bouchardage ou polissage pour préparer une nouvelle extrémité proximale (ex. : pl. 67 n° 1, pl. 156 et 157). Il est néanmoins probable que certaines pièces cassées aient été remployées sans refaçonnage. Les nouvelles lames polies obtenues présentent une forme beaucoup plus quadrangulaire et il n’est pas impossible, bien que cela soit difficile à démontrer, que nombre de pièces de forme trapézoïdale à rectangulaire qui ont un sommet plus ou moins plan et laissé tout ou partie brut soient en fait issues du remploi de la moitié distale de plus grandes lames polies brisées (pl. 44 n° 4).

L’examen de la répartition chronologique des cassures du corps de la lame polie ne permet pas de mettre en évidence d’évolution nette, ni dans la proportion de lames polies brisées, ni dans celle du type de cassure (fig. 52).