1.2.2 Les macrotraces d’usage : émoussés et esquillements

A l’oeil nu, le fil du tranchant peut présenter des aspects variés qui dénotent un état d’usage et d’usure différentiel, successif et récurrent dans le déroulement du travail de l’outil (fig. 56). Nous avons distingué quatre états : un fil coupant sans aucune trace d’usure ; un fil émoussé, qui présente des micro-esquillures continues ; un fil esquillé ; un fil repoli selon un plan perpendiculaire à l’axe longitudinal de la lame polie qui lui ôte tout caractère coupant (situation étudiée infra). Les cas présentant conjointement plusieurs des trois premières configurations ont été classés en divers : il s’agit surtout de fils coupants qui ne présentent que quelques rares esquillures ou un petit éclat qui n’en altèrent sans doute pas l’efficacité. Rappelons que les fils présentant des éclats, quelle que soit leur importance, ont été considérés comme des tranchants accidentés et étudiés au paragraphe précédent.

La proportion relative de chaque type d’état est globalement constante quel que soit l’effectif considéré. L’état le plus courant (indépendamment de l’intégrité de la lame polie) est le tranchant au fil coupant (41,6 % en prenant l’effectif global), suivi du tranchant esquillé (30,7 %) et du tranchant émoussé (19,5 %). Une légère différence est perceptible entre les lames polies du Néolithique moyen II et celles du Néolithique final, entre les fils coupants et les fils émoussés : les premiers sont un peu plus fréquents au Néolithique final, et l’inverse se produit pour les fils émoussés.