2.1.2 D’autres outils utilisés comme haches ?

Peut être défini comme lame de hache tout objet tranchant emmanché travaillant en percussion lancée. Nous avons rappelé en introduction à ce travail que de telles haches sont reconnues soit pour des outils dont la forme est proche de celle d’une lame polie (les grands biseaux en os du Néolithique suisse, par exemple : Winiger 1981 ; Voruz 1984), soit pour des pièces de typologie très différente mais dont l’analyse tracéologique permet de déterminer un mode de fonctionnement identique à celui des lames de pierre polie (par exemple, les grattoirs-herminettes du groupe de Blicquy : Caspar et Burnez-Lanotte 1996).

Dans notre région d’étude, aucun examen tracéologique n’a à notre connaissance été réalisé sur l’outillage en silex taillé. Par contre, l’analyse de séries complètes du Néolithique moyen de Provence (Eglise Supérieure à Baudinard, Baume Fontbrégoua à Salernes, Giribaldi à Nice) montre que les seuls outils en silex utilisés pour le travail du bois sont destinés à scier de petites branches et à racler (Gassin 1996, p. 77-83 ; 1999). Il s’agit donc de fonctions qui n’interfèrent pas avec l’abattage et le façonnage des bois d’oeuvre mais peuvent tenir une place dans les menus travaux de transformation de petites pièces (manches, ustensiles, etc.). Dans l’industrie osseuse, les études disponibles pour le Sud-Est de la France indiquent la présence de pièces allongées et biseautées à une extrémité sur toute la durée du Néolithique, mais ces biseaux simples ou bifaciaux ne sont attestés en nombre que dans le Néolithique final de Provence (Camps-Fabrer 1988 ; Sénépart 1995). En outre, leur fonctionnalité n’a pas fait l’objet de recherche spécifique et il est donc difficile de se prononcer sur leur possibilité d’emploi comme lames de hache.

En l’état actuel des connaissances, aucun autre type d’outil ne peut donc être tenu comme concurrent des haches à lames de pierre polie pour l’abattage et le gros oeuvre du bois dans les Alpes occidentales et le bassin du Rhône.